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Pourquoi les insectes sont essentiels à la vie sur Terre, et comment les sauver
#insectes #biodiversite #ecossysteme
Article mis en ligne le 21 mai 2023
dernière modification le 20 mai 2023

(...) Comment sauver les insectes pollinisateurs de l’extinction ? Face au déclin des pollinisateurs, en particulier des insectes, il n’y a pas de recette...

Le plus probable est que beaucoup d’insectes vont disparaître avant même que l’on fasse réellement connaissance.

Il est bien entendu difficile de mesurer exactement le déclin, ou la disparition de ce que l’on connaît fort peu, on ne peut que l’approcher par des mesures indirectes. Du coup, cette imprécision fait le lit des sceptiques ou indifférents qui estiment qu’ils peuvent dormir tranquilles tant que les experts se querellent sur les chiffres.

En fait, c’est l’ensemble de la biodiversité qui est en fort déclin à cause de l’action de l’Homme. On estime que la biomasse actuelle des mammifères terrestres sauvages est d’environ sept fois inférieure à ce qu’elle était il y a quelques milliers d’années. Elle est dorénavant largement dépassée par la biomasse du cheptel domestique, dominé par les bovins et les porcins. Il en va de même pour les oiseaux : la biomasse des volailles domestiques est dorénavant environ trois fois plus élevée que celle des oiseaux sauvages. La chasse intensive à la baleine et l’exploitation d’autres mammifères marins ont également entraîné une diminution d’environ cinq fois de la biomasse mondiale des mammifères marins. Voir à ce sujet mon article sur la disparition des poissons.

Voici quelques chiffres qui donnent une idée de l’ampleur du problème actuel de la disparition des insectes : (...)

On poursuit tranquillement les pratiques agricoles les plus agressives (insecticides, fongicides, herbicides, etc.) qui rendent la vie de plus en plus problématique, à la fois aux insectes réputés « nuisibles » qu’aux « auxiliaires de culture ». En particulier aux pollinisateurs, qui nous sont pourtant indispensables pour notre simple survie.

Indépendamment des insecticides, l’agriculture « moderne » rend souvent la vie impossible à la faune d’origine (...)

Et le réchauffement climatique va encore accélérer le processus. On constate que les insectes disparaissent, non seulement dans les zones d’agriculture intensive, mais aussi dans les forêts, où on ne peut pas incriminer les agriculteurs. Ils y meurent aussi, ou n’arrivent plus à se reproduire, parce qu’il y fait trop chaud ou trop sec pour eux, habitués qu’ils sont à l’ombre et l’humidité protectrices.

Déjà, comment mettre en œuvre des pratiques écologiques dans les champs, quand on sait que tous les insectes auxiliaires de culture, en particulier ceux qui se nourrissent des insectes phytophages, qui eux-mêmes mangent des plantes, ont besoin des haies à au moins une période de leur cycle de vie ? En tous les cas, il faudrait commencer par arrêter de déforester, et surtout replanter des arbres partout (...)

Le plus probable est donc que cet engrenage funeste va se poursuivre. Avec une baisse moyenne estimée à -2 % par an, on risque carrément une disparition pure et simple des insectes au cours de ce XXIe siècle, aux conséquences carrément désastreuses. Ce sera nettement pire de ne plus avoir d’insectes du tout que de supporter les dégâts des insectes prédateurs.

D’où le débat, très important, entre les tenants du « land sparing » et du « land sharing ». Vaut-il mieux faire de l’agriculture très intensive, pour y consacrer un minimum de terres, et protéger le plus possible de terres plus « naturelles », où on pourra préserver au maximum la biodiversité, ou généraliser l’agriculture moins intensive (en particulier la bio), à moindre rendement, ce qui laissera beaucoup moins de surfaces naturelles ? (...)

À quoi servent les insectes, peut-on vivre sans eux ? (...)

les bénéfices que nous tirons des insectes sont nettement supérieurs aux dégâts qu’ils nous infligent, et que c’est très difficile de se séparer des « nuisibles » sans affecter les « utiles ». D’ailleurs, qui sommes-nous pour déclarer ainsi que certains êtres vivants sont intrinsèquement bons ou mauvais ? Ils ont tous une place dans l’équilibre des êtres vivants, dont nous faisons partie intégrante ! (...)