
Alors que le gouvernement souhaite, avec le projet de loi 2021 de financement de la Sécurité Sociale, effectuer un nouveau tour de vis austéritaire, comme le forfait urgence de 18 euros, et s’appuyer sur la COVID pour des réformes structurelles contraires à l’ambition de solidarité de la Sécurité Sociale, nous lançons UN APPEL POUR DÉFENDRE ET RECONQUÉRIR LA SÉCURITÉ SOCIALE, NOTRE BIEN COMMUN, ET OUVRIR LE CHANTIER DE SON EXTENSION pour un nouveau progrès de société. Ce n’est ni aux salariés ni aux retraités de payer la crise !
Réunis à Saint-Étienne, à l’occasion du 75ème anniversaire de l’ordonnance du 4 octobre 1945 créant la Sécurité Sociale et du lancement par la Convergence de sa campagne nationale jusqu’au 22 mai (anniversaire de la loi portant généralisation de la Sécurité Sociale) NOUS APPELONS À CRÉER LES CONDITIONS D’UNE LARGE MOBILISATION, D’ACTIONS D’ÉDUCATION POPULAIRE, DE GESTES SYMBOLIQUES, COMME NOMMER DES RUES AMBROISE CROIZAT, DES DÉBATS, ET DES TEMPS FORTS COMMUNS.
Nous devons créer le rapport de force nécessaire pour que la loi de Financement de la Sécurité Sociale réponde aux besoins de la population au lieu de viser à réaliser de nouvelles économies.
La Sécurité Sociale, conçue par le Conseil National de la Résistance, a été mise en place sous la responsabilité du ministre communiste du travail, Ambroise Croizat avec un but : protéger « les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent ».
Ses principes sont d’une modernité saisissante : unicité (institution unique et obligatoire), universalité (couvrir tous les citoyens), solidarité et démocratie.
Son financement repose sur les cotisations sociales, part prélevée sur les richesses produites hors de toute sphère marchande. Mutualisées pour répondre aux besoins sociaux, elles donnent corps à un double principe de solidarité : « je cotise selon mes moyens et reçois selon mes besoins » ; pas de lien entre celui qui paie et celui qui reçoit, contrairement au système assurantiel.
C’est le principe de la solidarité intra et intergénérationnelle.
Instituer un droit universel à la protection sociale fait société ! Ces sommes, supérieures au budget de l’État, échappent aux marchés financiers.
À cause de cela le patronat et de nombreux gouvernements n’ont eu de cesse de restreindre le rôle de la Sécurité sociale et d’en prendre le contrôle. (...)
La mise en cause de la Sécurité Sociale continue avec le gouvernement actuel dans un but : la transformer en un simple filet de sécurité pour les plus pauvres, fracturant la société et donnant le champ libre à l’assurance complémentaire privée pour celles et ceux qui en ont les moyens, à la capitalisation, alimentant les marchés financiers.
C’est l’objectif de la réforme des retraites que le gouvernement prévoit de remettre sur le tapis et de l’imbrication de plus en plus étroite des budgets de l’État et de la Sécurité Sociale.
Les tours de passe-passe financiers et de gouvernance pour la mise en place d’une cinquième branche couvrant la perte d’autonomie confirment cette volonté de porter atteintes aux principes solidaires de la Sécurité Sociale.
La décision de laisser à la charge de la Sécurité Sociale 136 milliards de dettes de cette année et de celles à venir pour la Sécu (techniquement, par son transfert à la CADES- Caisse d’amortissement de la dette sociale) traduit la volonté de maintenir la pression sur le déficit pour continuer les politiques austéritaires. Est-ce à la Sécu de supporter cette dette liée à la COVID et aux décisions de l’État ? Ne devrait-elle pas être au moins l’occasion d’être financée à taux zéro, voir négatif comme pour les emprunts d’État ?
Face à cette volonté de détruire les institutions de solidarité de 1945 (Sécurité sociale, droits politiques et sociaux, services publics) nous devons trouver les ressorts d’une nouvelle dynamique convergente.
Nous devons aussi faire progresser notre société à travers le développement de la Sécurité Sociale. Des propositions existent que nous souhaitons mettre en débat : (...)
LA SÉCURITÉ SOCIALE EST NOTRE BIEN COMMUN.
NI RÉGRESSION DES DROITS, NI OUVERTURE AUX FINANCEMENTS PRIVÉS !
Au XXIème siècle, ce sont des DROITS NOUVEAUX qui sont nécessaires pour la sécurité des femmes et des hommes et pour l’émancipation humaine.