Depuis plusieurs mois, les tensions se multiplient autour de l’Arctique. Certaines ont une audience, sinon des répercussions internationales : on pense à l’arrestation pour piraterie organisée puis pour hooliganisme, par les autorités russes, de militants de Greenpeace venus protester contre l’exploitation d’hydrocarbures, avant qu’ils ne soient finalement amnistiés.
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André Gattolin est sénateur Europe écologie-Les Verts des Hauts-de-Seine, secrétaire de la commission des Affaires européennes du Sénat. Rue89
D’autres se jouent pour le moment à un niveau plus local, même si elles auront des conséquences qui excèderont les seuls habitants de la région : on pense cette fois-ci à la décision contestée des autorités groenlandaises, acquise à une voix de majorité, d’ouvrir à l’exploitation des sous-sols riches en pétrole, terres rares et uranium jusqu’ici encore préservés.
(...) .Face à ces enjeux, il est urgent que l’Europe se dote d’une stratégie digne de ce nom. Les Etats-Unis, la Russie, mais aussi la Chine surveillent cette zone avec une extrême attention. Pékin vient même d’obtenir le statut d’observateur au sein du Conseil de l’Arctique, auquel participent par ailleurs la Finlande, la Suède, le Danemark, tandis que l’Union européenne elle-même peine à y être considérée véritablement en tant que telle. Il faut dire qu’au lieu de travailler à une position commune, nos différents Etats ont jusque-là pensé d’abord et avant à leurs intérêts commerciaux et stratégiques respectifs, au mépris de toute idée de solidarité envers les autres membres de l’Union, de cohérence ou d’efficacité. (...)
il est impératif que la communauté internationale se dote d’un système de gouvernance efficace pour préserver cette région autant que possible, car l’avenir de la planète, rien que cela, s’y joue en partie. (...)