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Paris-Luttes-Info
Pour les autoréductions et contre Carrefour : semaine d’action acte 2, du 28 novembre au 4 décembre
#carrefour #autoréductions
Article mis en ligne le 22 novembre 2022

Pour les autoréductions et contre Carrefour, semaine d’action acte 2, du 28 novembre au 4 décembre

En janvier 2021, après presque un an de confinement, 60 militant·es et précaires, certain·es impliqué·es dans des collectifs de solidarité, ont procédé à une autoréduction au Carrefour Market de la rue Nationale à Paris. L’objectif était de s’approprier des biens de première nécessité pour des cantines et distributions solidaires. Des caddies ont été remplis de produits alimentaires et hygiéniques, les caisses ont été bloquées, des tracts distribués et des banderoles déployées. Une heure plus tard, la direction et le siège de Carrefour ont accepté de laisser sortir les marchandises. Deux personnes ont été contrôlées à la sortie, puis poursuivies par Carrefour malgré son engagement à ne pas porter plainte. Pour avoir participé à cette autoréduction, ces deux camarades ont été condamné·es à verser au groupe Carrefour plus de 38 000 euros. Iels ont décidé de faire appel. On ne paiera pas !

Nous invitons celles et ceux pour qui la solidarité en actes fait sens à participer du 28 novembre au 4 décembre à une semaine d’action contre Carrefour et la grande distribution et pour la défense des inculpé·es. Agir contre Carrefour pour qu’ils retirent leur plainte avant le procès en appel, c’est lutter pour la relaxe, ne pas faire porter une action collective sur deux personnes et tenter d’empêcher la criminalisation des autoréductions. Alors que tout augmente – biens de « première nécessité », tarifs du gaz et de l’électricité, loyers – ne nous laissons pas dicter la manière dont la solidarité doit s’exprimer.

À chaque crise, les précaires se retrouvent à payer plus des biens et services toujours plus dégradés. Celles et ceux qui subissent d’avantage l’inflation sont souvent celles et ceux qui ont été les plus exposé·es à la pandémie : les travailleur·ses pauvres de l’agro-alimentaire, de la santé, de la logistique... Les entreprises, elles, accumulent toujours plus de profits, se contentant d’investir un peu dans le green washing et autres œuvres caritatives pour redorer leur image.

Alors que Coca cola, leader mondial de la pollution plastique, parraine la COP 27 en Égypte et que Total encaisse tranquillement les subventions à la pompe tout en refusant d’augmenter ses salarié·es à hauteur de l’inflation – malgré grèves et blocages de raffineries vivement réprimés –, la grande distribution n’est pas en reste : sous couvert de guerre en Ukraine et d’inflation, certains gros distributeurs augmentent les prix de leurs produits deux fois plus que l’inflation, notamment les « premier prix ». Des « hausses de prix suspectes » que dénonce même un rapport de la Commission économique du Sénat, qui révèle des chantages à la rupture de stock ou des augmentations de prix dans les rayons sans que le tarif d’achat aux fournisseurs ait augmenté.

Le groupe Carrefour et ses plus de 80 milliards de chiffre d’affaires est un modèle d’entreprise sachant profiter de toutes les crises. (...)

Don’t pay !

Partout dans le monde, des gens cherchent à s’organiser collectivement pour faire face à l’inflation et aux crises qui s’accumulent : grève pour l’augmentation des salaires, collectifs d’entraides, manifestations contre l’austérité, blocages de raffineries, assemblées contre la vie chère, cantines populaires, autoréductions énergétiques. Ainsi en Grande Bretagne, en Belgique, en Italie, des précaires manifestent et s’organisent pour autoréduire leurs factures d’électricité, notamment sous le mot d’ordre « Don’t pay ! ». « Si je ne paie pas j’aurai un problème, si personne ne paie, ce sont les fournisseurs qui auront un problème » rappelle un tract belge.

Qu’il s’agisse de réduire le coût de ses courses alimentaires ou des factures d’énergies, il y a bien des raisons de défendre les pratiques d’autoréduction, qui refusent l’invisibilisation de la précarité et des inégalités et défendent concrètement l’accès aux besoins les plus élémentaires.

Il y a aussi bien des raisons de s’attaquer à Carrefour, à la grande distribution, et à tous les profiteurs de crises. (...)