
Prémonition, ou cynisme, Steve Jobs semblait avoir bien mesuré l’incidence des jouets électroniques sur sa progéniture. L’inventeur de l’iPad avait en effet juré qu’il ne voulait pas de sa propre tablette pour ses propres enfants. « Ils ne l’ont pas utilisé. Nous limitons la manière dont nos enfants se servent de la technologie à la maison. » Une étude semble confirmer ses réticences...
Dans le développement du langage chez l’enfant, les jouets traditionnels, comme les puzzles en bois, ou les petits cubes à faire rentrer dans la forme adaptée seraient plus efficaces. Une analyse présentée par JAMA Pediatrics indique en effet que les jouets électroniques modernes font de la lumière, jouent des chansons ou lisent des histoires... mais sans réelle incidence.
L’étude menée sur 26 enfants âgés de 10 à 26 mois n’est probablement pas assise sur un panel assez vaste pour faire figure d’autorité. Pourtant, les scientifiques qui l’ont menée sont catégoriques. Les cobayes ont eu entre les mains différents types de jouets, électroniques, classiques et des livres. Ils pouvaient s’en servir durant des temps de détente avec leurs parents, au sein de leur foyer. Leurs réactions ont ensuite été enregistrées, et analysées par l’équipe.
Dans leurs observations, il apparaît que l’usage d’appareils électroniques diminue la qualité et la quantité de mots utilisés dans les interactions. En somme, la conversation est plus pauvre. Même si les parents accompagnent leurs enfants dans le cadre de ces activités, les stimulations sont moindres. L’image vient facilement : même l’adulte se laisse prendre au jeu de l’écran, et, papillon attiré par la lumière d’un lampadaire, oublie alors de parler et d’expliquer. D’ailleurs, la même conclusion est opérée quand on parle de télévision.
Ce qui est intéressant, c’est que les jouets dits électroniques ne concernent pas que les tablettes, ou les écrans, en général. En fait, on y retrouve tout ce qui fait du bruit, bouge, ou s’anime après qu’on lui a inséré les piles de rigueur.
De même, les jouets traditionnels impliquent moins d’échanges linguistiques que le recours à un livre, mais restent cependant plus efficaces que les jouets électroniques. Les chercheurs en ont alors conclu que l’association entre jouets classiques et livres était la plus à même de favoriser et encourager le développement du langage chez les enfants. (...)