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Nouvel Obs
Pour Noël, offrez une punchline acide (mais avec des fleurs)
Article mis en ligne le 21 décembre 2019
dernière modification le 20 décembre 2019

Les « cartes de desavœux » de Garage Deloffre cartonnent sur instagram. Portrait d’une autrice de BD qui balance des messages politiques radicaux, mais sous les couronnes de fleurs et les petits oiseaux.

Pour l’autrice de ces « saloperies », Sandrine Deloffre, qui signe sous le pseudo Garage Deloffre, les cartes sont avant tout une histoire de famille. (...)

Ainsi naît le premier tome des cartes, tout de suite publié chez Lapin éditions, une maison lyonnaise, comme Sandrine. Elle connaît le milieu. Jusqu’il y a deux mois, elle organisait des festivals de bandes dessinées. « Ce premier tome, c’était de la méchanceté pure, gratuite », décrit-elle. En précisant vite dans un rire : « Mais payant quand même ! » Et ça marche : 9 000 exemplaires écoulés pour le premier tome, 6 000 pour le deuxième. Des chiffres notables pour de la BD indépendante.

Puis, son œuvre évolue. « A force de les publier sur les réseaux sociaux, je me suis ramassé beaucoup de remarques sexistes. Et j’ai commencé à répondre à mes trolls. Avec mes fleurs. Et parce que ça les énervait, j’ai continué. C’est ma passion, énerver les gens. » (...)

Mathilde Larrère et Laurence De Cock sont fans

« On s’en sert pour faire taire les trolls », raconte Laurence De Cock, historienne engagée et très présente sur les réseaux sociaux, pour expliquer le succès de ces cartes de désavœux. « Et c’est surtout irrésistiblement drôle, tellement c’est simple et impitoyable. » Garage Deloffre apprécie la récupération. Elle s’en inspire, même. (...)

« Notre époque est celle de l’invective, de l’insulte. Mélanger ces punchlines très acides avec de jolis dessins, c’est exactement le reflet de la fausse bienveillance qui nous entoure. » Garage Deloffre acquiesce et va plus loin dans la comparaison : « C’est comme le gouvernement, qui enrobe bien toutes ses saloperies. »