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Reporterre
Pierre Rabhi : "L’écologie interroge notre regard sur la vie"
Article mis en ligne le 1er janvier 2014
dernière modification le 26 décembre 2013

Dans un entretien avec Reporterre, au moment où il lance la "révolution des colibris", Pierre Rabhi souligne la dimension humaniste de l’écologie.

(...) "Je dirais qu’on met un peu d’écologie pour condimenter l’ensemble du système, mais l’écologie n’apparaît pas encore comme un urgence et une priorité absolue. Au contraire. Je dirais même que l’écologie politique reste un peu limitée. Je pense que c’est parce qu’elle s’appuie sur du factuel. Or l’écologie ne nous interpelle pas seulement sur le trou d’ozone, le carbone ou sur l’épuisement des ressources, mais aussi sur un registre plus intime, un registre de l’ordre du personnel. L’écologie interroge notre regard sur la vie, notre positionnement par rapport aux mystères de la vie. Il n’y a pas assez de beauté invoquée, pas assez de mystères. On reste sur un discours élémentaire, mais qui ne prend pas l’élan de quelque chose de plus fondamental et essentiel (...)

On ne peut pas, sous prétexte de créer de l’emploi, détruire ce qui est le patrimoine collectif de l’humanité, depuis le passé jusqu’au futur. (...)

l’écologie aurait dû être enseigné à l’enfant depuis tout petit. On devrait lui apprendre qu’il est vivant grâce à la vie, telle qu’elle s’est organisée, et qu’il est une des expressions de cette Vie. Qu’il doit respecter. Mais on est loin du compte, car il y a le profit, complètement stupide et sans limites, qui s’est emparé de tout, et au lieu de voir notre planète comme une magnifique oasis sur laquelle on a beaucoup de chances de vivre, on la voit comme un gisement de ressources qu’il faut épuiser jusqu’au dernier arbre. Tant que notre conscience ne se sera pas suffisamment élevée pour concevoir que cette planète nous offre tout, absolument tout, de quoi nous nourrir, de quoi nous réjouir, de quoi nous guérir, etc… nous continuerons de la polluer, de la dégrader, d’en faire un champ de bataille, de violence et d’égorgement. C’est l’horreur. (...)

Je suis la Nature, vous comme moi, nous sommes la nature. Nous ne sommes pas des robots fabriqués je ne sais comment, nous sommes véritablement la nature. Nous sommes des mammifères, qu’on le veuille ou non. Ce n’est pas « la nature » et « moi ». La Nature, c’est moi.