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Charlie-Hebdo
Petite chronique estivale et non exhaustive de la chasse industrialisée aux sans-papiers
/RESF
Article mis en ligne le 7 août 2014

Cancéreuse ? Retour en Chine !

Mme Wu souffre d’un cancer à un stade très avancé. Mais il faut faire du chiffre et satisfaire l’obsession de Valls pour les expulsions, ce à quoi s’emploie avec un zèle remarquable le préfet des Pyrénées-Orientales : le 10 juillet, Mme Wu est emmenée au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu (31). Quelques jours plus tard, son état se dégrade. Cela n’empêche pas une première tentative d’expulsion. Ses souffrances sont atroces, le commandant de bord refuse de l’embarquer… Retour au CRA. Seconde tentative d’expulsion. Cette fois, à Roissy, c’est Mme Wu qui refuse l’embarquement. La troisième tentative sera-t-elle la bonne ? À moins que le préfet ne retrouve le sens commun et celui de l’humanité… ou que le crabe de Mme Wu n’ait raison d’elle avant, d’autant qu’avec son état de santé critique elle ne peut se passer d’une prise en charge médicale immédiate et étroite… Si les CRA étaient des hôpitaux, cela se saurait !

es lycéens et les mineurs, cible privilégiée des préfets
Dolores Djoka et son père fuient une vendetta en Albanie. Mineur, Dolores est pris en charge par l’ASE du Rhône. Son père, titulaire d’un titre de séjour pour étranger malade, dépose une demande d’asile, dont il est débouté. Dolores devient majeur et demande sa régularisation, nécessaire pour pouvoir rester auprès de son père malade. La préfecture du Rhône la lui refuse et lui notifie une OQTF, confirmée par le tribunal administratif. Scolarisé au lycée Martin-Luther-King de Lyon, Dolores était, jusqu’en juin, en première année de CAP mécanique. Sa mère et ses trois sœurs quittent l’Albanie et demandent l’asile. Rejet de la demande de la mère et de l’une des filles, les deux autres attendent la réponse de l’OFPRA. Le 10 juillet, Dolores est arrêté lors d’un contrôle au faciès à Perrache. Depuis, enfermé au CRA, les murs du centre de rétention le protègent de la chaleur… « Protection » confirmée par le tribunal administratif le 31 juillet. Le CRA comme lieu de stage d’été en mécanique ?

Mahamadou est en France depuis moins d’un mois. Suivi par Médecins du monde et par l’ADJIE (Accompagnement et défense des jeunes isolés étrangers), il allait subir l’« examen d’entrée » à l’ASE à la PAOMIE (Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers) quand, ne sachant où dormir, il s’adresse naïvement à la police. Celle-ci se rend alors compte, lors de la prise de ses empreintes digitales, qu’il a obtenu un visa pour l’Espagne avec une identité de majeur, et ce, bien qu’il ait eu sur lui une carte d’identité malienne témoignant de sa minorité. Immédiatement arrêté, et placé en garde à vue pour « faux et usage de faux », il finit en rétention. Le défenseur des droits, alerté, écrit au préfet de la Somme. Le 21 juillet, Mahamadou, en état de sidération totale et incapable de s’exprimer, est maintenu derrière les barbelés par le juge des libertés !

On enferme bien les pères de famille !… (...)