
Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi ont écrit un livre à deux voix : Le monde a-t-il un sens ? Oui, répondent-ils, mais seulement si nous acceptons que les mécanismes du vivant soient basés sur la coopération plutôt que sur la compétition. Nous les avons rencontrés lors d’une conférence de presse à Paris. Un moment lumineux et fraternel autour de cette question essentielle.
(...) La lecture officielle de la théorie de l’évolution est que la nature est régie par la loi de la jungle, la loi du plus fort et que pour les hommes, c’est la même chose. Nous pensons tous les deux que ce n’est pas tout à fait comme cela que ça marche. En réalité, la coopération a un rôle important à jouer dans la nature comme dans la société. Le concept de coopération n’a jamais été pris en compte sérieusement ni en biologie ni en sciences sociales."
Dans la nature, de nombreux exemples montrent que la compétition peut évoluer vers la coopération, explique le botaniste.
Pierre Rabhi raconte à son tour : "Quand Jean-Marie m’a proposé d’écrire ce livre ensemble, j’étais dubitatif. C’est en lisant son texte que j’ai pu percevoir ce qui pouvait être ma modeste contribution. Le principe de ’coopération’ mis en exergue m’a beaucoup conforté dans mon intuition." (...)
Dans la première partie du livre, Jean-Marie Pelt développe l’idée que la nature ne repose pas uniquement sur la loi du plus fort mais largement aussi sur l’associabilité. « Cela fait soixante ans que je réfléchis à cette idée et la science m’a donné des preuves qui confirment mon intuition de départ ». Dans la nature, il y a d’innombrables coopérations ; les éléments s’associent pour former des entités nouvelles plus complexes abritant des propriétés nouvelles. (...)
"On ne peut pas dire que la façon dont les hommes ont organisé la vie sur cette planète est intelligente", commence Pierre Rabhi. Du Sahara aux Cévennes, il a observé la progression inexorable de la mondialisation et son cortège d’inégalités et de gâchis. “C’est une guerre économique dans laquelle le plus fort subordonne le plus faible. La prédation est le mode d’opération du monde. L’humanité se préoccupe plus de la mort et de la destruction que de la vie. La question essentielle est de savoir si l’humanité peut évoluer pour récréer un vivre ensemble planétaire convivial.
Retrouver le rapport à la terre nourricière est une des solutions pour lui
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