
La ville de Paris a décidé de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre le déploiement de nourriture opéré par les habitants à l’attention des pigeons (un acte qui demeure interdit) et, par conséquent, à la surfréquentation de pigeons en certains endroits de la capitale. Les services municipaux ont ainsi dévoilé, le 28 septembre dernier, un pigeonnier contraceptif qui permettra de réguler et de contrôler une partie de la population. Ce nouveau dispositif se veut également éducatif et vise, à terme, à une meilleure cohabitation entre les pigeons et les habitants de Paris.
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L’élue du XXème arrondissement veut à la fois tranquilliser les habitants qui portent les pigeons dans leur cœur et satisfaire ceux qui jugent leur présence trop importante : Les 12 pigeonniers prévus dans le dispositif (abritant chacun de 80 à 120 pigeons) n’ont pas la prétention de s’attaquer à la population totale de pigeons à Paris, que la mairie estime à un nombre allant de 50 000 à 100 000 (le Muséum d’histoire naturelle n’est pas en mesure d’apporter de chiffres plus précis). Les citadins qui, malgré l’interdiction, donnent à manger aux pigeons battront-ils moins le pavé ? Ces nourrisseurs du dimanche, qui contribuent à des regroupements de pigeons en certains endroits, augmentant les nuisances des volatiles et contribuant à des rivalités entre pro et anti-pigeons, devraient en tout cas se faire plus discrets, car les volatiles pris dans le dispositif seront nourris dans les pigeonniers (eux mêmes nettoyés et entretenus régulièrement par un prestataire de la ville)… leur reproduction sera contrôlée, et des spécialistes veilleront à la santé des pigeons.
Si la première couvée de l’année ira à son terme, les autres (de six à huit dans l’année) seront mises à mal par une action mécanique via des secousses (sans que la femelle ne déserte le nid). Selon les responsables du dispositif, 6000 œufs seront ainsi éliminés en l’espace d’un an. Il s’agit donc d’un contrôle des naissances qui se veut efficace, sans qu’il y ait péril en la demeure pour les pigeons parisiens, dont la population est constituée à 90% par le pigeon biset, à 9% par le pigeon ramier et à 1% par le pigeon colombin. (...)