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Slate.fr
Parcs involontaires : quand la nature reprend ses droits
Article mis en ligne le 16 septembre 2017
dernière modification le 15 septembre 2017

Dans de nombreux coins désertés par l’être humain, un étrange phénomène se produit : des animaux en voie de disparition y surgissent pour y vivre peinards. Mais est-ce si étrange que ça ?

Prypiat fait aujourd’hui partie de « la Zone ». Sur une trentaine de kilomètres, des villages fantômes peuplent ainsi la zone d’exclusion de Tchernobyl. De la plus grande catastrophe environnementale jamais connue à ce jour, il ne reste plus aucune activité humaine. L’Homo sapiens a disparu. Des pygargues à queue blanche, des cerfs, des chevaux sauvages et des loups gris se promènent désormais dans les rues et les forêts du coin. La Zone d’exclusion de Tchernobyl fait partie aujourd’hui de la liste des parcs involontaires. (...)

23 mars 1953. Staline est mort voilà quinze jours. Sur la route du village de Panmunjeom, le général nord-coréen Nam II, le maréchal chinois Peng Dehuai et le lieutenant-général William K. Harrison des Nations unies se retrouvent pour signer l’armistice entre les deux Corées. Une zone démilitarisée de 246 kilomètres de long et 4 kilomètres de large est établie au milieu de la péninsule. Appelée communément DMZ, elle sert de zone tampon entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, et marque la frontière entre les deux pays. Aucun humain, qu’il soit coréen ou touriste, n’est habilité à y pénétrer. (...)

Des grues du Japon, classées dans la liste des espèces en voie de disparition, tout comme des grues à cou blanc, sont aperçues volant au-dessus de la zone. Rapidement –dès les années 1950– des biologistes sont appelés pour observer les animaux se promenant le long du 38e parallèle. Ils découvrent que l’endroit abrite également des tigres de Sibérie, qui font partie des 100 espèces les plus menacées au monde selon l’UICN, ou encore des gorals à longue queue et des ours noirs.

L’histoire se répète à Chypre, sur la ligne verte scindant le territoire contrôlé par la Turquie d’une part, et la République de Chypre d’autre part. Les îles Monte Bello, au nord est du continent australien, seraient semble-t-il un autre exemple de parc involontaire suite aux essais nucléaires opérés dans la région entre 1953 et 1957. (...)

ces zones vertes ne sont peut-être pas non plus des « paradis pour animaux » comme elles sont parfois décrites. Les mines qui peuplent la DMZ, tout comme les radiations encore contenues dans les sols de la zone de Tchernobyl, ont potentiellement des incidences sur le bien-être et la reproduction des animaux. En 2008, plusieurs chercheurs ont dénoncé les croyances entourant la faune et la flore de Tchernobyl et ce alors même qu’aucune étude ni statistique n’avaient été dûment réalisées. (...)

« Dès que [l’homme] relâche son emprise, les êtres vivants recolonisent rapidement le milieu. Le cas de ces zones sanctuarisées obéissent à un même phénomène : des espaces d’occupation jadis humaine laissés à la nature, et donc occupée de nouveau par les êtres vivants. »

Pas de sortilège, ni d’enchantement. Rien qu’un fait naturel. (...)