
« Pour sortir de la pandémie et des crises écologiques, il faut sortir de la logique de compétition pour entrer dans une nouvelle ère de coopération ». Une cinquantaine d’ élu·e·s et responsables politiques écologistes - dont Yannick Jadot, Éric Piolle, Esther Benbassa, Damien Carême ou Karima Delli - appellent à respecter « un triple contrat promouvant et protégeant la transparence, la solidarité internationale et le primat de l’intérêt public sur n’importe quels autres intérêts ».
Un an déjà. Un an que nos vies ont été chamboulées, meurtries, confinées, démoralisées.
Alors que le pire était à craindre face à ce nouveau coronavirus, le monde entier a pu mesurer l’efficacité de la recherche scientifique pour trouver rapidement plusieurs vaccins en capacité de prévenir de nouvelles infections et espérer un retour rapide à une vie sociale qui nous manque tant.
Nous nous en réjouissons et saluons le travail de la communauté humaine, rappelant à qui veut bien l’entendre que nous sommes capables de mobiliser des ressources impressionnantes pour préserver l’Humanité face aux risques qui la menacent. Mais, pour construire des sociétés résilientes face aux crises à venir, il y a de nombreuses leçons que nous devons tirer pour que l’opinion publique s’approprie consciencieusement les recommandations scientifiques et les décisions politiques qui s’imposent.
Pour nous, il est urgent de respecter un triple contrat promouvant et protégeant la transparence, la solidarité internationale et le primat de l’intérêt public sur n’importe quels autres intérêts.
Tout d’abord, sur la transparence des contrats signés par l’Union européenne avec les laboratoires pharmaceutiques. (...)
avoir mené les négociations dans l’opacité a contribué à mettre à mal le soutien actif de la population à la campagne vaccinale à venir, tout comme l’opacité du Conseil de Défense s’est traduite par une défiance accrue en France.
En première ligne de ce combat au Parlement européen, nous regrettons que nos demandes de transparence sur les contrats d’achats anticipés n’aient pas abouti et nous réservons le droit de saisir la justice européenne. (...)
Notre deuxième préoccupation concernait l’absence de solidarité internationale.
À ce jour, 80 % des vaccins ont été injectés dans seulement 10 pays. Face à la compétition orchestrée, nous avons appelé à davantage de coopération. (...)
D’où notre troisième exigence : casser les monopoles de production et mettre en place des licences obligatoires permettant aux États et producteurs de vaccins de passer outre les droits de propriété intellectuelle de manière temporaire.
Avant même la lettre à Joe Biden des prix Nobel et anciens chefs d’État, nous avions interpellé la Commission européenne et la France et leur avons demandé de soutenir les demandes de l’Inde et de l’Afrique du Sud introduites à l’OMC pour permettre une massification de la production.
Nous n’oublions pas que les laboratoires pharmaceutiques font du profit sur cette pandémie, à l’exception d’AstraZeneca qui a promis de vendre le vaccin à prix coûtant, mais restons interloqués face à la volonté de détenir le monopole de la production, un comportement incompatible avec les recommandations scientifiques visant à accélérer la vaccination. Nous exigeons que les leçons de cette crise soient tirées afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs pour la prochaine.
La question n’est pas de savoir si elle arrivera, mais quand elle arrivera. Et, ce jour-là, nous voulons être prêt·e·s pour limiter ses conséquences et l’affronter avec autant de détermination que de sérénité. (...)
Comme dans tous nos combats, nous ne cesserons de le marteler : l’intérêt général ne peut être dicté par des intérêts privés, c’est inadmissible. Une rhétorique que nous partageons avec l’Initiative Citoyenne Européenne « Pas de profits sur la pandémie » qui invite la Commission européenne à défendre à l’OMC la levée des brevets sur les traitements permettant d’endiguer la pandémie, notamment pour empêcher que les profits engendrés n’affectent encore plus nos systèmes de protection sociale. (...)
Nous exigeons que les leçons de cette crise soient tirées afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs pour la prochaine.
La question n’est pas de savoir si elle arrivera, mais quand elle arrivera. Et, ce jour-là, nous voulons être prêt·e·s pour limiter ses conséquences et l’affronter avec autant de détermination que de sérénité.