
Après le "peak oil", voici le "peak meat", littéralement le pic de viande. Des scientifiques de plusieurs États appellent les pays développés à définir, dans la prochaine décennie, une production maximum de viande avant sa diminution progressive. Si le secteur de l’élevage continue à ce rythme, dans dix ans, il aura consommé, à lui seul, 49 % du budget de gaz à effet de serre autorisé dans l’Accord de Paris.
L’élevage est un des points noirs du réchauffement climatique. Si le secteur continue d’évoluer au rythme actuel, il pourrait représenter près de la moitié du budget d’émission de gaz à effet de serre autorisé dans le cadre de l’Accord de Paris. D’où cet appel lancé par des scientifiques du monde entier en pleine COP25, qui s’est achevée dimanche 15 décembre, demandant aux pays de fixer un "pic de viande" à partir duquel la production animale cessera d’augmenter.
"Alors que les décideurs révisent leurs contributions nationales, nous proposons que, pour obtenir en profondeur la transformation nécessaire dans le secteur agricole, les pays à revenu élevé et les pays à revenu intermédiaire s’engagent à atteindre le pic de leur production nationale de chaque espèce de bétail", commente Helen Harwatt, auteure principale de cette lettre publiée dans le journal Lancet Planetary Health.
(...) 800 millions de personnes sont encore sous-alimentées,
"La transition devra être gérée de manière équitable pour permettre aux citoyens de changer de régime alimentaire et pour les agriculteurs, les producteurs et les chaînes agroalimentaires de se diversifier", a expliqué au Guardian Pete Smith, membre du Giec et coauteur de la lettre. "Dans les pays pauvres, où plus de 800 millions de personnes sont encore sous-alimentées, les priorités diffèrent évidemment", nuance-t-il.
Sur ce sujet justement, une étude publiée dans la revue Global Environmental Change le 17 septembre avait défini les régimes alimentaires idéaux en prenant en compte la lutte contre le changement climatique et la malnutrition. Et entre les pays développés et les pays en développement, les recommandations n’étaient pas les mêmes. (...)