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L’Humanité
PATRIMOINE. LES ARCHIVES NATIONALES SOUS PROTECTION CITOYENNE
Article mis en ligne le 23 novembre 2018
dernière modification le 22 novembre 2018

Historiens, intellectuels, usagers sonnent le toscin devant la diminution drastique des moyens nécessaires à la conservation et à la transmission aux générations futures des documents qui forment la mémoire de notre pays.

Le 1er juillet 2018, les cendres de Simone Veil, auteure de la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), sont transférées au Panthéon. Le 4 juillet 2018, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, annonce qu’« il n’est plus question de détruire » le fonds des formulaires individuels de déclaration d’interruption volontaire de grossesse de la période 1975-1992. Dans le contexte de cet hommage, pilonner ce matériau sur l’IVG, plein de données sur les femmes ordinaires, risque de faire scandale. Ce qui est alors révélé et mis en échec, c’est la politique dite « des archives essentielles » prônée dans le cadre du projet Action publique 2022 et justifiée par le fait, précise la ministre, que « l’État mène une politique des archives trop coûteuse car visant à l’exhaustivité ».

Une démolition et une amputation
Ce projet n’est pas pour autant abandonné. La solution, selon le gouvernement Macron, serait de réduire la collecte et d’évaluer, dans les fonds présents, ce qui peut être éliminé. Car, vu la baisse de 17,8 % du budget 2019, il faut réduire les stocks, faire de la place. Les premières qui en font les frais, dès 2016, ce sont les archives du dépôt légal concernant le tirage, les noms des imprimeurs, du façonnier, les lieux d’impression, à jamais détruits, tout comme les autographes manuscrits des éditeurs pour la période 1925-1993.

Tout cela pour gagner des mètres linéaires ! (...)