
Une trentaine de députés du CNT (Conseil National de la Transition du Burkina Faso) viennent d’envoyer un courrier aux présidents de l’Assemblée nationale française et des différents groupes parlementaires français, « au nom de la coopération entre les peuples » et en particulier de la France et du Burkina, pour les « saisir aux fins d’une demande d’enquête parlementaire [ndlr - française] sur le cadre de l’assassinat de Thomas Sankara ».
(...) Par deux fois les députés du Front de Gauche et des Verts ont officiellement déposé à l’Assemblée nationale française une proposition de résolution « tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara » : une première fois le 10 juin 2011 (enregistré sous le N°3527 dans la législature précédente) et une seconde fois le 5 octobre 2012 sous le N°248 de l’actuelle législature. Malgré de nombreux courriers envoyés, cette proposition de résolution n’a toujours pas été mise à l’ordre du jour par les parlementaires français. (...)
De nombreuses initiatives dans le monde sont organisées dans le cadre de la campagne « Justice pour Sankara - Justice pour l’Afrique » : des réunions publiques et manifestations, des conférences de presse et une première pétition qui a déjà rassemblé plus de 14.000 signatures. Ces initiatives demandent justice mais aussi l’ouverture des archives (y compris classées « secret défense ») dans les pays susceptibles d’être impliquées dans cet assassinat, dont la France.
28 ans après l’assassinat du président Thomas Sankara et quelques mois après que Blaise Compaoré ait quitté le pouvoir, le gouvernement du Burkina Faso vient enfin d’ouvrir une enquête officielle. Il est grand temps que la France joue enfin son rôle dans cette recherche de vérité. (...)