L’intensité des ouragans augmentera t-elle à mesure que le mercure grimpe ? Après la provocation par Harvey d’inondations historiques au Texas, l’ouragan Irma s’est montré le plus puissant cyclone tropical observé jusqu’à présent aux Antilles. Au point que certains spécialistes plaident pour l’ajout d’un sixième niveau sur l’échelle de Saffir-Simpson. « Plus la température de l’eau et le taux d’humidité sont élevés, plus le cyclone peut prendre de l’intensité.
(...) Moins médiatisées, des catastrophes naturelles historiques ont affecté d’autres territoires ces dernières semaines. Décrété le 7 juillet, l’état d’urgence dans la province de Colombie-Britannique (Canada) vient d’être prolongé jusqu’au 15 septembre, du fait de la multiplication de feux de forêt d’une intensité inédite [3]. Mi-août, en Sierra Leone, plus de 500 personnes sont décédées et 600 toujours portées disparues, à la suite de coulées de boue causées par des pluies torrentielles [4]. La mousson historique qui frappe l’Asie du Sud aurait par ailleurs affecté 41 millions de personnes, selon les chiffres des Nations-unies, tué près de 1 400 personnes, et laissé plusieurs centaines de milliers de sans-abri [5].
Réchauffement : 90 multinationales en cause
Alors que ces catastrophes sèment la dévastation sur leur passage, une nouvelle étude publiée par l’ONG américaine Union of Concerned Scientists (UCS), pointe les 90 principales entreprises productrices de pétrole, gaz, charbon et ciment. (...)
Les plaintes pourraient se multiplier à l’encontre de ces entreprises. Aux États-Unis, deux comtés et une ville californienne – San Mateo, Marin et Imperial Beach – ont déposé plainte en juillet 2017 contre 37 entreprises pétrolières, gazières ou de charbon, dont Shell, Chevron, Statoil, Exxon et Total [7]. Enjeu : obtenir des compensations relatives aux coûts actuels et futurs d’adaptation à la montée du niveau de la mer liée au changement climatique. La plainte accuse les compagnies de s’être engagées, non pas dans un travail de réduction des impacts, mais « dans un effort coordonné pour dissimuler et nier leur connaissance de ces menaces ». En 2008, Kivalina, un petit village d’Alaska de 400 habitants, avait intenté un procès contre des compagnies pétrolières, dont BP et Chevron, demandant jusqu’à 400 millions de dollars pour relocaliser leur village face à la hausse du niveau de la mer. Leur dossier avait été rejeté au motif que c’était une question non pas juridique mais politique.
Les compagnies d’assurance et aériennes accusées de gonfler leurs prix
Des grandes entreprises sont également accusées de vouloir profiter de ces catastrophes amplifiées par les changements climatiques. Se protéger d’un ouragan coûte par exemple de plus en plus cher. (...)