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Environnement magazine
“Oui mais non” : quand la psychologie sociale décrypte les résistances au changement
Article mis en ligne le 20 février 2017
dernière modification le 17 février 2017

Dans la lutte contre le changement climatique, la bataille de l’opinion est gagnée. Mais les habitudes sont fortes, et les changements de comportement ne suivent pas. Un paradoxe expliqué par la psychologie sociale, avec des pistes pour mettre en cohérence les opinions et les actions.

Après des années à prêcher dans le désert, les scientifiques sont enfin entendus : la prise de conscience des enjeux climatiques et de la responsabilité de chacun dans la préservation de l’environnement atteignait 74 % de l’opinion française, selon un sondage de BVA-Orange réalisée en novembre 2015, juste avant la Cop 21. Le risque climatique est devenu une évidence, et 80 % des Français sont prêts à changer leurs comportement. Le problème ? Ils ne le font pas. « Environ 60 % de la population ressent un malaise, disant une chose et faisant le contraire, ce qui induit une dissonance cognitive. De plus, changer, c’est abandonner une partie de soi, c’est donc très insécurisant. Il faut être très sûr de soi pour changer », décrypte Erwan Lecoeur, sociologue et directeur de la communication de la ville de Grenoble. Il s’agit donc de lever les freins au changement. Ici se combinent la peur de la marginalisation, l’impression que le changement ne sera pas global, le manque de cohérence du système et les doutes sur l’exemplarité des solutions. (...)

pour changer, une relation de confiance est plus efficace que l’autorité. D’où l’importance d’un groupe de référence (responsables publics, entreprises, associations, médias…) dans lequel l’individu doit pouvoir se projeter. C’est là toute la mécanique des « foyers témoins », qui a été utilisée pour inciter au tri des déchets, aux économies d’énergie ou encore à la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Au début, les participant sont motivés par des économies potentielles, ou la participation à un mouvement global. Un an après, ils reconnaissent avoir changé par la force du groupe. La reconnaissance sociale est le principal moteur de l’action humaine », conclut Erwan Lecoeur. (...)