
J’ai emmené les enfants à Oradour sur Glane. J’ai coupé court au dessin animé japonais du matin, j’ai recherché un documentaire sur le massacre, je leur ai dit de regarder. (...)
J’avais moi-même le souvenir du village lors d’une visite avec mes parents. Curieusement, les ruines ont l’air plus jeunes aujourd’hui. C’est qu’on les entretient comme on entretient la mémoire. (...)
Je vois la France d’autrefois : que de cafés ! Des artisans. Un cimentier. Un courtier. Un maréchal-ferrand. Un café-coiffeur. Un épicier. Une dentiste. Un boulancer. Des cafés encore. Un grainetier. Le disjoncteur général dans la grand-rue. (...)
Pas un supermarché, pas un parking : la France d’avant est là, fossilisée. Le village avait l’air très beau. Il me semble presque que c’est la beauté que l’on a voulu tuer ici, simplicité pastorale, bonheur villageois. Aucun autre village ne me donne l’impression d’une telle beauté passée. Vertu de la nostalgie. (...)