Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Voa Afrique
"On ne regrette pas d’avoir connu un homme comme Sankara", confie sa veuve Mariam
Article mis en ligne le 15 octobre 2017

Le 15 octobre 1987, c’est par la radio que Mariam Sankara a appris la mort "inimaginable" de son mari Thomas, père de ses deux fils et de la révolution burkinabè, tombé sous les balles d’un commando à 37 ans seulement.
Trente ans après, dans un rare entretien accordé à l’AFP, elle réclame que "les commanditaires et les auteurs" de cet assassinat soient enfin sanctionnés pour "que justice soit rendue".

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, en 1983, Thomas Sankara faisait face à une contestation montante dans le pays en raison de ses choix sans concession, alors que sa dénonciation de l’impérialisme et ses liens avec les sulfureux dirigeants de la Libye et du Ghana lui valaient de solides inimitiés à l’extérieur.

Son ami intime, Blaise Compaoré, qui lui succèdera à la tête du pays mais a toujours nié avoir commandité son assassinat, prend alors ses distances.

"Il y avait des tensions avec Blaise Compaoré. Il n’était plus un visiteur fréquent à la maison", se souvient Mariam Sankara.

"Thomas s’est dit que ça passerait. Il se disait que la chose fondamentale pour eux c’était la révolution. Que quel que soit le problème, ils le dépasseraient pour que la révolution continue".

"Des gens lui disaient, il va faire ceci, il va faire cela, mais il ne pensait pas que Blaise passerait à l’acte. C’est inimaginable de penser qu’on peut tuer un ami", souffle la veuve, qui soupçonne Compaoré d’être un des commanditaires du complot.

Pour Mariam Sankara, "certains intérêts étaient en jeu (...), au fur et à mesure, les personnes autour du pouvoir ont vu que ce n’était pas l’endroit pour s’enrichir".

"Thomas était au pouvoir pour le peuple, pas pour lui. C’était un homme intègre".

"Trente après, malgré la douleur, le fait de voir que sa mémoire est là, que ce qu’il a fait a été reconnu, c’est un peu de réconfort pour nous", dit Mariam Sankara, qui participera aux commémorations organisées à Montpellier.

"Sur la dette, l’écologie, l’émancipation des femmes, il était en avance sur son temps, c’est ce qui fait sa popularité" toujours vivace, notamment en Afrique et parmi la jeunesse, estime-t-elle. (...)

la justice burkinabè a ouvert une enquête il y a deux ans et un procès semble se profiler. (...)