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On ne peut pas améliorer les prisons
Extraits d’une conférence que Kropotkine fit à Paris, salle Rivoli, le 20 décembre 1887
Article mis en ligne le 12 août 2013
dernière modification le 6 août 2013

Ayant eu l’occasion de faire connaissance avec deux prisons en France et quelques-unes en Russie ; ayant été amené par diverses circonstances de ma vie à revenir, à plusieurs reprises, sur l’étude des questions pénitentiaires, j’ai pensé qu’il était de mon devoir de venir dire au grand jour ce que sont les prisons, de relater mes observations et d’exposer les réflexions suggérées par ces observations.

Et d’abord, en quoi consiste le régime des prisons françaises ? (...)

Chômage massif, tâches sous-payées, répétitives et abrutissantes, sans rapport avec le marché de l’emploi. Nombreux sont les rapports qui, depuis quarante ans, ont dénoncé la situation du travail en prison, en ont identifié les causes et ont proposé des pistes de réforme. Conçu comme un instrument de gestion de la détention par l’administration pénitentiaire et laissé à l’écart du droit commun, le travail carcéral ne pourra devenir ce qu’il est pourtant censé être, un outil destiné à favoriser l’insertion.

Quant au "seuil minimum de rémunération" (SMR), déjà très largement inférieur au SMIC, il est indicatif, et non pas garanti. (...)

Seules les mesures concernant l’hygiène et la sécurité sont censées être régies par le Code du travail. Mais, comme le souligne le juriste Philippe Auvergnon, "quiconque se promène en prison peut se rendre compte d’un éloignement certain – pour ne pas dire plus - des prescriptions légales ou réglementaires". Dans ces conditions, souligne le sociologue Fabrice Guilbaud, loin d’être comparable aux formes d’emploi existantes à l’extérieur, le travail des détenus renvoie "à des formes anciennes de sous-traitance, datant du 19ème siècle, c’est-à-dire antérieures à la consolidation du salariat et de la protection sociale qui lui est associée".
(Source : Dedans-Dehors, le travail des détenus, n°55, Observatoire International des Prisons, la suite à lire ici) (...)

La récidive est la fille d’un système pénal qui croit que la sanction intimide et que la prison répare et répond à tous les problèmes que la criminalité révèle. Pour remédier à la répétition des délits et des crimes, il faut s’extraire de modes de punition et de surveillance fondés sur la peur et sans effets sur la sécurité. (...)

En quoi les prisons privées sont-elles profitables aux grands groupes comme Gepsa (filiale de GDF-Suez) ou Siges (filiale de Sodexo). Autrement dit, comment ces consortiums gagnent-ils de l’argent avec les prisons ? (...)