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« On ne créera pas d’emplois sur une planète morte »
Article mis en ligne le 29 juin 2012
dernière modification le 26 juin 2012

La conférence sur le développement durable à Rio n’aura servi à rien. Les États ne sont pas allés au-delà des habituelles déclarations d’intention. C’est loin d’être anecdotique. Les échecs successifs des conférences internationales sur les grands enjeux écologiques, du dérèglement climatique à l’épuisement des ressources, marquent la fin d’un monde où les tensions pouvaient se résoudre collectivement et pacifiquement.

(...) Seule référence aux menaces environnementales qui planent sur les océans : les débris plastiques, allusion au « septième continent » de déchets flottants qui s’est formé dans le nord-est du Pacifique. Pour résorber cette pollution, les Nations Unies ont créé un groupe de travail pour savoir s’il faut… un nouvel instrument juridique sur la protection en haute mer. La conférence se donne deux ans pour répondre à la question… (...)

La conférence de Rio+20 n’est en rien sortie des logiques qui rythment le monde actuel, et en aggravent les crises : le temps de la croissance et de l’immédiat pour la dimension économique, le moyen terme pour le progrès social et la redistribution des richesses, et le temps long pour l’environnement. « Ces trois dimensions-là sont traitées séparément dans la déclaration finale, pointe Anabella Rosemberg. Or, on ne créera pas d’emplois dans une planète morte. Et on ne sera pas capable de venir à bout de la pauvreté si on ne règle pas la question environnementale. » (...)

Mais le véritable, et inquiétant, enseignement de cette conférence, c’est qu’elle signe sans doute la fin du multilatéralisme : la capacité des Etats de discuter et de répondre ensemble et pacifiquement aux problèmes du monde. Ce multilatéralisme qui avait émergé avec la fin de la Guerre froide, porté entre autres par une Europe qui, elle-même, n’arrive plus à faire passer l’intérêt général du continent avant les intérêts nationaux.(...)

« Nous sommes arrivés à la fin de la volonté des États de se réguler internationalement », ajoute Anabella Rosemberg. « Il n’y a pas de solution pour le monde qui ne soit pas une solution multilatérale. Ce qui a poussé les États à aller vers le multilatéralisme et vers davantage de régulations mondiales, c’était la peur que le conflit revienne. Aujourd’hui, ce péril existe. Les réfugiés climatiques et les guerres pour les ressources naturelles sont une réalité. » Les échecs successifs des grandes conférences sur l’environnement, de Copenhague à Rio+20, marquent-elles le basculement vers le retour au chacun pour soi ?

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