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Le monde
« Nous sommes les médecins d’Alep. La Russie doit faire cesser les frappes »
Article mis en ligne le 29 avril 2016

Par Dr Hatem, directeur de l’hôpital pédiatrique d’Alep ; Dr Abu Altiem, Hôpital pédiatrique d’Alep ; Dr Yahya, Hôpital pédiatrique d’Alep ; Dr Abu Albrae, Hôpital pédiatrique d’Alep ; Dr Khaled, néphrologue à l’hôpital Al Quds d’Alep ; Dr Salah Safadi, Association des Docteurs Indépendants

Nous sommes les médecins d’Alep. En première ligne de la guerre qui y fait rage, nous étions pour le moins sceptiques quant à la cessation des hostilités négociée en février. Nous avons pourtant constaté une certaine diminution des attaques contre nos hôpitaux, lorsque la trêve entra en vigueur. Nous avons osé espérer. Cette semaine, nous avons alors vu nos pires craintes se réaliser dans les circonstances les plus horribles qui soient. Notre ville est à feu et à sang.

Mercredi 27 avril, des avions de combat syriens ou russes ont bombardé l’hôpital Al Qods dans l’est de la ville d’Alep. L’attaque a tué plus de 50 personnes et blessé plus de 60 autres. Nos amis les Casques Blancs [organisation humanitaire syrienne] continuent d’extraire les corps ensevelis sous les décombres. Parmi les personnes tuées dans l’attaque se trouvait notre ami et collège, le Dr Muhammad Wassim Maaz. Il était le dernier pédiatre d’Alep.

Nous nous souviendrons toujours de l’extrême gentillesse et courage du Dr Maaz, dont le dévouement au service des plus jeunes victimes de la guerre était sans égal. Cette attaque prive Alep-Est de l’un des meilleurs pédiatres restés en Syrie. Encore un rappel sanglant que ceux qui attaquent Alep n’ont aucun respect pour le caractère sacré de la vie ou pour l’humanité. (...)

Il n’y aura bientôt plus du tout de personnel médical à Alep. Qui sauvera alors la vie des civils ? Qui leur prodiguera alors les soins nécessaires ? Cette semaine, en seulement deux jours, près de quatre personnes ont été tuées à chaque heure de la journée, et plus de cinquante blessées pendant le même temps. Nos hôpitaux sont au point de rupture. La cessation des hostilités a échoué et nous en ressentons les effets au plus profond de nous-mêmes. (...)