
Mamadou Bah est un Guinéen qui a dû fuir son pays en 2006 et a abouti en Grèce où il a obtenu le statut de réfugié politique en 2012. Pendant ces six années, il a travaillé sans discontinuer dans le secteur de la restauration tout en militant activement en faveur des réfugiés et des sans papiers, devenant notamment le secrétaire de l’Union des Ressortissants Guinéens de Grèce. En mai et juin 2013, des miliciens du parti néonazi grec Aube Dorée ont agressé Mamadou Bah à deux reprises, la première fois en le laissant pour mort, le front éclaté et en sang. Mamadou Bah est donc une des innombrables victimes de ces modernes « sections d’assaut », faisant régner leur loi dans les quartiers populaires et la terreur dans les villes grecques.
S’il a été accueilli chez nous par le milieu antifasciste, antiraciste et syndicaliste, c’est à un double titre.
Tout d’abord, suite au danger qu’il encourt s’il devait rester en Grèce, déjà en tant qu’Africain, sa seule origine l’exposant à tout moment, comme tous ses frères et soeurs « de couleur », à de nouvelles « ratonnades » mortelles.
Mais aussi et surtout, désormais en tant qu’opposant politique. Car si la première fois qu’il a rencontré le peloton motorisé qui a failli le massacrer, c’est tout simplement en quittant son travail, dans un des quartiers populaires où ceux-ci mènent de véritables pogroms, la seconde, ce n’est plus dû au « hasard » d’une mauvaise rencontre. Le même gang était clairement revenu « achever la besogne » et c’est un miracle qu’il a pu leur échapper, ne devant son salut qu’à sa fuite éperdue.
Un cri d’alarme (...)
En conséquence, les soussignés soutiennent la demande d’asile de Mamadou Bah et demandent donc à l’Etat belge de lui accorder sa protection, en tant que membre d’un groupe « cible » de discriminations et de la violence d’extrême droite, mais aussi policière, et comme réfugié politique au sens strict, personnellement pourchassé pour ses opinions et ses activités.