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"Nous n’imaginions pas l’ampleur de ce qui se passait dans ce service psychiatrique."
Article mis en ligne le 26 décembre 2021

Après de nombreuses démarches auprès des médecins et de la direction de l’hôpital psychiatrique dans lequel sa fille est internée, Michel alerte le Contrôleur Général des Lieux de Privations de Liberté en 2015. Mais il était loin de s’imaginer l’ampleur de ce que la visite du CGLPL allait révéler

Diagnostiquée schizophrène à l’âge de dix-sept ans, la fille de Michel est d’abord traitée par psychothérapie. À mesure que la maladie se chronicise, l’état de santé mentale de la jeune fille se dégrade avec des épisodes violents. Elle est alors placée en service de suite dans un hôpital psychiatrique pour être prise en charge sur le long terme.

Bénévole à l’Unafam Rhône-Alpes (l’Union nationale des familles et amis de malades psychiques), Michel décide de tirer la sonnette d’alarme auprès de l’association car il ne parvient pas à avoir d’explications auprès des médecins psychiatres concernant la prise en charge de sa fille qui lui paraît totalement aberrante : placée seize mois en chambre d’isolement, contentionnée à de nombreuses reprises au motif d’accès de violence, elle ne peut recevoir de visite pendant sept mois. Des décisions que les soignants justifient auprès de Michel par le fait que l’état de santé de la jeune fille le nécessiterait. (...)

Diagnostiquée schizophrène à l’âge de dix-sept ans, la fille de Michel est d’abord traitée par psychothérapie. À mesure que la maladie se chronicise, l’état de santé mentale de la jeune fille se dégrade avec des épisodes violents. Elle est alors placée en service de suite dans un hôpital psychiatrique pour être prise en charge sur le long terme.

Bénévole à l’Unafam Rhône-Alpes (l’Union nationale des familles et amis de malades psychiques), Michel décide de tirer la sonnette d’alarme auprès de l’association car il ne parvient pas à avoir d’explications auprès des médecins psychiatres concernant la prise en charge de sa fille qui lui paraît totalement aberrante : placée seize mois en chambre d’isolement, contentionnée à de nombreuses reprises au motif d’accès de violence, elle ne peut recevoir de visite pendant sept mois. Des décisions que les soignants justifient auprès de Michel par le fait que l’état de santé de la jeune fille le nécessiterait. (...)

Appuyé par l’Unafam national, Michel tente alors de prendre contact avec d’autres familles de patients. Des situations similaires à celle de sa fille sont révélées mais les familles refusent de témoigner, craignant des représailles sur leurs proches de la part du personnel soignant.

Il alerte alors le Contrôleur Général des Lieux de Privations de Liberté par courrier en lui décrivant sa situation. Son témoignage déclenche une visite du CGLPL qui révèlera tout un système sécuritaire, avec un service entier dédié aux chambres d’isolement (46 au total), l’absence de prescriptions médicales pour les recours aux mesures privatives de liberté, des locaux vétustes, des patients enfermés pendant de longues périodes dans leurs chambres, un personnel en sous-effectif sans aucun respect pour les droits des patients. (...)

Suite à la visite du CGLPL, un audit a été mené dans cet hôpital psychiatrique et les pratiques totalement revues. Les lois Santé de 2016, puis le nouvel article de 2020, ont permis de mieux encadrer les recours à l’isolement et à la contention.

Mais dans les faits, le manque chronique de personnel et des habitudes profondément ancrées mènent toujours à de nombreux abus dans bien des services psychiatriques.