
Les rues de Bruxelles et en particulier le tristement célèbre quartier européen cachent |1| tout un tas d’institutions financières liées à la machine à fabriquer de la dette tant au niveau national qu’européen et international. C’est pour cette raison que le CADTM Belgique a décidé d’organiser le 19 novembre dernier un « tour guidé » critique de ces institutions. Une trentaine de personnes y ont participé... ainsi que les marionnettes de notoires personnages et des animaux bizarres !
Premier arrêt (au 30 Avenue des Arts) : l’agence de la dette, évidemment au cœur du système dette, fait partie du Trésor belge. Cette institution est chargée de la gestion de la dette publique fédérale, qu’elle gère de manière opaque, et dont le financement est influencé par les investisseurs privés et la libéralisation des taux d’intérêts. Un exemple de l’opacité de cette agence : il est impossible pour quelconque de connaître l’identité des détenteurs de la dette publique ou d’avoir d’autres informations de ce type via l’agence de la dette. (...)
C’est justement vers un des principaux créanciers des dettes publiques que le tour se dirige ensuite : le siège bruxellois de Goldman Sachs (Square de Meeûs – 38/40), symbole d’un système bancaire puissant et arnaqueur, fortement lié aux autorités politiques européennes. Cette banque, déjà impliquée dans le maquillage des comptes publics de la Grèce lors de son entrée dans la zone euro en 2001, compte aujourd’hui plusieurs amendes et litiges concernant ses investissements dans les subprimes et autres produits dérivés. |2|
La banque a annoncé, il y a plusieurs mois, le recrutement de José Manuel Barroso, ancien premier ministre du Portugal et Président de la Commission européenne de 2004 à 2014. |3| Et on nous parle d’une séparation stricte entre le contrôleur et le contrôlé !? A vous de juger !! (...)
Notre tour se conclut « en beauté » avec la Commission européenne et la Banque Centrale européenne (BCE) (Rue de la Loi 200 et au 223 le Representative office de la BCE), l’incarnation publique du pouvoir de la finance et des multinationales à l’échelle européenne (...)
La BCE, la grande amie des banques, leur rachète massivement à partir de 2010 des titres de la dette grecque, espagnole, portugaise et italienne dans le but de les soulager de ces investissements risqués. De plus, elle poursuit sa politique d’assouplissement quantitatif permettant aux banques privées de se renflouer à des taux historiquement bas |8|, sans oublier l’application de mesures d’ajustement macroéconomiques imposées en Grèce à travers sa participation à la Troika. |9| (...)