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Noël fête du retour de la lumière, tire son origine des cycles de la nature
Article mis en ligne le 24 décembre 2017
dernière modification le 23 décembre 2017

La fête de Noël doit beaucoup au lien oublié de nos sociétés avec la nature. Reporterre vous emmène en voyage dans les temps de la Rome antique et des traditions celtiques.

D’où vient Noël ? La question semble avoir été posée mille fois, et sa réponse entendue : la date a été choisie par l’Église chrétienne pour fêter la naissance du Christ. Mais pourquoi cette date du 25 décembre ? Pourquoi la fin d’année, pourquoi si près du solstice d’hiver, qui marque le jour le plus court ? Et pourquoi ces symboles, du sapin à la bûche, en passant par les cadeaux ?

La première trace d’une fête chrétienne le 25 décembre remonte aux années 330, à Rome. À cette époque, la toute jeune Église cherche à « rattacher la vie du Christ à une histoire, mettre des dates et une chronologie », explique François Walter, professeur d’histoire honoraire à l’université de Genève et spécialiste de Noël. Mais plus personne ne se souvient de la date de naissance de Jésus… On mène alors l’enquête, cherchant des éléments de correspondance dans la Bible, le contexte, les paroles des uns ou des autres, et, finalement, « on décrète qu’il naît autour du 20, 25 décembre », rapporte l’historien.

« L’abondance promet l’abondance »

Ça tombe bien, à Rome, la date du 25 est libre. Et se trouve au milieu d’une période très marquée par les festivités : les Saturnales, du 17 au 23, les Calendes, qui commencent le 31, et les « douze jours », du 25 au 6 janvier. Les « douze jours » ? « L’année solaire comptant 365 jours, et l’année lunaire 12 de moins, il y avait un moment de vide afin d’ajuster les calendriers. Douze jours qui, dans les traditions anciennes, étaient redoutés », explique François Walter. Craignant qu’il ne leur arrive quelque malheur, les gens arrêtaient toute activité durant cette période, et faisaient la fête ! « Le christianisme a voulu mettre de l’ordre, qu’on ne fasse pas la fête pendant des semaines et des semaines : avec Noël au milieu, on s’est dit que les gens ne seraient pas seulement attirés par les fêtes païennes, que, peut-être, il y aurait une place pour la célébration chrétienne. » Finalement, celle-ci a aimanté toutes les autres, devenant une « fête composite », et « donnant une tonalité chrétienne aux fêtes préexistantes », selon François Walter.

Car avant Noël, des rituels liés à l’hiver et à la fin d’année existaient déjà. (...)

En fin de compte, les différentes traditions (païennes, romaine, chrétienne) attribuent des significations relativement similaires à cette période de l’année : de la nativité chrétienne (étymologiquement, Noël signifie « naissance ») à l’espoir que la terre soit féconde, du rallongement des jours après le solstice d’hiver à l’apparition d’un « fils de Dieu » décrit par la Bible comme « lumière du monde ». Au point qu’on ne sait parfois plus qui a inventé quoi. (...)