
Le changement en matière de nucléaire ne semble pas pour demain. À l’issue d’une rencontre le 12 juin avec le président nigérien, Mahamadou Issoufou, François Hollande s’est prononcé pour une accélération de la mise en exploitation par Areva de la future mine géante d’uranium d’Imouraren (Niger), prévue fin 2013. « Si ça peut aller plus vite, nous y sommes favorables. Tout ce qui peut être fait pour le développement, pour l’activité économique doit être réalisé dans les meilleurs délais », a ainsi déclaré le président français. De quoi réjouir la multinationale, propriété de l’État français, qui importe du Niger près de 40 % de son uranium.
(...) De nombreuses études indépendantes ont révélé les boues radioactives et les énormes masses de déchets radioactifs stockées à l’air libre, à proximité de la ville d’Arlit. La contamination radioactive contribue à la désertification et à l’assèchement des nappes phréatiques, sur fond d’exploitation des travailleurs (lire nos articles sur Areva au Niger), au sein d’un pays lourdement frappé par la pauvreté (et le FMI). Par cette déclaration, François Hollande se place dans les pas de ses prédécesseurs qui ont tous soutenu les efforts d’Areva pour assurer la sécurité d’approvisionnement en uranium de la France. Sans jamais respecter les droits des populations locales. (...)