
La candidate EELV à l’Elysée, Eva Joly, a dénoncé ce lundi « une complicité entre l’Etat et Total » pour voir casser l’arrêt condamnant le groupe pétrolier dans l’affaire du naufrage de l’Erika au large de la Bretagne en 1999, et évoqué des « nominations partisanes ».
« La cour de cassation s’apprête par la voix de son avocat général et aussi du rapporteur de la chambre à rendre une décision rétrograde, étriquée, qui ne prend pas en compte les impératifs du monde moderne », a-t-elle dit sur Europe 1.
Selon la candidate écologiste, « le danger c’est réellement qu’il y a une complicité entre l’Etat et Total pour obtenir cette décision de la cour de cassation ». « Je mets aussi en doute les nominations partisanes ces cinq dernières années des magistrats », a-t-elle ajouté. (...)
« Je voudrais vraiment que les juges qui composent la chambre criminelle prennent ce problème à bras le corps et ne s’en remettent pas à l’avocat général, qui dans ce dossier n’est autre que celui de Total », a-t-elle souligné. (...)
D’après elle, « la loi pénale permet de (...) discuter. Le lieu du naufrage est une chose mais le pétrole a dérivé vers nos cotes (...). On peut aussi considérer que l’impact des côtes, c’est là où a lieu l’accident et donc (il y a) compétence de nos tribunaux ». « Le droit n’a jamais arrêté d’évoluer », a-t-elle ajouté. (...)