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Mobilisation réussie : à Dax, les faucheurs de chaises l’ont emporté sur la banque fraudeuse
Article mis en ligne le 10 janvier 2017

Le procureur de Dax a demandé lundi 9 janvier la relaxe pour le faucheur de chaises Jon Palais. Au même moment, plus de 2.000 personnes le soutenaient et dénonçaient l’évasion fiscale. Une mauvaise opération pour la BNP, absente au tribunal, et qui voit sa plainte se retourner contre elle.

Dax (Landes), reportage

« On va prendre le dossier pour lequel nous avons un public enthousiaste. » Pas habituée à ce qu’une audience au tribunal de grande instance de Dax suscite tant d’intérêt, sa présidente n’en était pas moins compréhensive, lundi 9 janvier en début d’après-midi. Il faut dire que la mobilisation avait de quoi surprendre la cité landaise. Alors que le petit tribunal était plein à craquer, on entendait, venu du dehors, le chant de la foule : « Ce ne sont pas les faucheurs qu’il faut juger, mais l’évasion fiscale en bande organisée. »

Deuxième surprise, la banque BNP n’était pas représentée à l’audience. La directrice d’agence, qui avait porté plainte pour la banque, n’était pas là, et aucun avocat n’avait fait le déplacement. Alors même que la BNP s’est constituée partie civile et demande un euro symbolique « en réparation du préjudice ».

Jon Palais est accusé de « vol en réunion » ainsi que de refus de prélèvement ADN lors de son audition à la gendarmerie en juin 2016. Caroline Joly, l’une de ses avocate avec sa mère Eva Joly, s’est d’abord attaquée au second point, l’ADN, en arguant de la nullité de la procédure : un tel prélèvement ne peut se faire qu’avec l’autorisation du parquet, or celle-ci n’apparaît pas dans le dossier. Le procureur allait dans son sens : « En tant que magistrat, je suis le premier garant des libertés individuelles. La procédure est viciée » constate Jean-Luc Puyo.

Sur le fond, la présidente a rappelé les faits et donné la parole à l’accusé : « J’ai effectivement participé à cette action de réquisition de chaises, j’en étais le porte-parole », a reconnu Jon Palais. « Le but était de dénoncer l’évasion fiscale, ce n’était pas d’utiliser pour notre propre bien les chaises. » Interrogé sur cette non appropriation des chaises, il a ensuite rappelé comment elles ont été rendues aux forces de police le jour de l’ouverture du procès de Jérôme Cahuzac, devant le tribunal. (...)