
L’ex-prostituée Rosen Hicher et des élus de tous bords appellent les sénateurs à se mobiliser contre la prostitution en adoptant rapidement la proposition de loi déjà votée à l’Assemblée
La tribune est publiée au moment où une ancienne prostituée, Rosen Hicher, 57 ans, doit arriver dimanche à Paris au terme d’une marche de 800 km depuis Saintes (Charente-maritime), pour réclamer "l’abolition de l’esclavage sexuel" et la pénalisation des clients.
Rosen Hicher, prostituée pendant 22 ans avant de réussir à en sortir en 2009, doit se rendre dimanche sur son premier lieu de prostitution, avant de rejoindre le Sénat, pour une marche revendicative avec de nombreux élus et personnalités.
Lors de son départ de Saintes, Rosen Hicher justifiait sa mobilisation : "Laisser le droit aux clients de nous acheter, c’est laisser le droit aux "proxos" de nous vendre : tant qu’il y aura de la demande, il y aura de la vente ; quand on interdira l’achat, il n’y aura plus de vente et plus de victime", avait-elle expliqué lors de son départ de Saintes, "la dernière ville où j’ai vendu mon corps".
La loi devrait pénaliser les clients
Dans la tribune signée notamment par les maires socialistes de Paris Anne Hidalgo, de Nantes Johanna Rolland, de Strasbourg Rolland Ries, mais aussi leurs collègues UMP d’Orléans Serge Grouard ou de Mulhouse Jean Rottner, les élus rappelent que la "prostitution est d’abord une exploitation des plus vulnérables".
Outre la pénalisation des clients par une contravention de 1.500 euros, le texte prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, une aide aux victimes et le développement d’alternatives à la prostitution, et une politique d’éducation et de prévention auprès des jeunes. (...)