
Durement touchée par le Covid-19 avec 1,5 million d’infections pour 45 millions d’habitants et près de 40.000 décès, et face aux caisses nationales notoirement vides, l’Argentine a voté un « impot des millionnaires » pour subvenir à ses besoins les plus urgents.
Par 42 voix contre 26, le Sénat du pays a ainsi voté le 4 décembre ce qui est décrit comme « une mesure exceptionnelle pour des temps exceptionnels » par Anabel Fernández Sagasti, élue du parti au pouvoir.
Cet « impôt des millionnaires » consiste en une taxe unique de 2% minimum, visant les quelque 12.000 personnes riches d’une fortune dépassant les 200 millions de pesos (2 millions d’euros environ).
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Dans un pays qui continue à se débattre avec sa dette, avec une inflation galopante, un chômage massif ou un accroissement de la pauvreté et dont le PIB devrait, selon l’OCDE, se contracter de 12,9% en 2020, la mesure n’a rien de symbolique : elle devrait rapporter environ 3 milliards d’euros aux caisses de l’État.
Les légistateurs et législatrices argentines ont d’ores et déjà décidé de l’usage qui sera fait de cette manne unique : elle servira à payer du matériel médical (20%), à aider les PME en difficulté (20%), à l’aide sociale (25%), à appuyer financièrement les étudiants (20%) et à soutenir le développement de la prometteuse industrie gazière du pays.
L’opposition est vent debout contre la mesure (...)