
Des milliards d’euros ont été avancés pour sauver les banques. Si l’on peut mettre tant d’argent sur la table pour les banques, il faut en faire autant pour sauver le climat. À quelques mois du sommet Climat de Paris, il est temps de lancer un grand plan de financement de la transition énergétique et d’affirmer avec force qu’il y a une alternative au dogme néo-libéral destructeur du climat défendu par les pseudo-socialistes.
(...) Pierre Larrouturou inaugure cette rentrée les chroniques de Reporterre. Il sera rejoint la semaine prochaine par Corinne Morel Darleux, avant que nous retrouvions ensuite Noël Mamère.
Pour sauver les banques, la Banque Centrale Européenne a mis mille milliards sur la table en décembre 2011. En juillet 2014, la BCE annonçait qu’elle allait de nouveau mettre mille milliards à disposition des banques à taux « zéro ». Si l’on peut, à deux reprises, mettre mille milliards pour sauver les banques, il faut en faire autant pour sauver le climat.
C’est en partant de cette idée qu’un certain nombre de réseaux préparent depuis deux mois une Initiative Citoyenne Européenne. Notre objectif est d’obtenir un Pacte européen « Énergie Climat Pouvoir d’achat » qui permettrait à chaque État d’emprunter chaque année pendant vingt ans 1 % de son PIB à taux nul auprès de la Banque européenne d’investissement.
Pour la France, cela signifie vingt milliards chaque année pendant vingt ans pour isoler les bâtiments et développer les énergies renouvelables. Ce pacte devrait aussi financer un grand plan de recherche européen sur les énergies renouvelables, les nouveaux moyens de transport et l’efficacité énergétique.
En dix ans, plus de 2 600 milliards ont été créés par les banques privées et pour les banques privées. Il est urgent de remettre la création monétaire au service des peuples et du bien commun plutôt qu’au service des banques.
– Création monétaire par les États : 0 euro
– Création monétaire par ou pour les banques privées : 2 628 000 000 000 euros
Relancer la création monétaire « publique » ? Cette idée est de moins en moins tabou (...)
De plus en plus d’études montrent que la transition énergétique est une chance, qu’elle peut être source d’économies (jusqu’à 1 000 € d’économie par ménage et par an, d’après la Commission européenne) et créatrice d’emplois (200 000 emplois en France en 2020, 632 000 en 2030 d’après l’étude de P.Quirion basée sur le scénario négaWatt).
Au-delà des études et des grands discours, il est fondamental que la France et l’Europe prouvent avant le sommet climat organisé à Paris fin 2015, qu’on peut agir efficacement contre le dérèglement climatique.
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« Il n’y a pas d’alternative » affirment Manuel Valls et Pierre Gattaz. « Il n’y a pas d’alternative » répètent en chœur Christine Lagarde et Pascal Lamy. Mais nous sommes des millions à savoir qu’une alternative est possible : nous étions des milliers l’an dernier à Bayonne pour Alternatiba (Bizi, qui organisait ce rassemblement, est parmi les soutiens de l’ICE 1000 milliards pour le climat). Nous sommes des milliers à nous battre contre le projet d’aéroport de NDDL ou contre l’usine des 1000 vaches (la Confédération paysanne est aussi avec nous).
Nous sommes des dizaines de réseaux à soutenir l’Initiative Stop TAFTA. Ça aurait de l’allure (comme on dit poliment) que nous soyons des dizaines de réseaux aussi à nous rassembler pour l’initiative Climat. Nous pourrions faire campagne en disant « Voilà ce que nous ne voulons pas (Stop TAFTA) et voilà ce que nous voulons (1000 milliards pour sauver le climat). » (...)
Si vous voulez que votre association, votre ONG, votre collectivité ou votre syndicat s’engage à son tour, vous êtes tous les BIENVENUS. Le texte d’appel en cinq langues et le contact sont sur le site Sauver le climat.