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Futura Sciences
Mille années de climat reconstituées pour prévoir nos hivers futurs
Article mis en ligne le 12 juillet 2015
dernière modification le 7 juillet 2015

L’étude de mille ans de variations de la NAO (Oscillation nord-Atlantique) pourrait permettre de prédire les hivers à venir en Europe. En effet, les variations de la NAO influencent le climat de l’hémisphère Nord, en particulier les hivers européens.

(...) Bien renseignées depuis le début du 19e siècle, les variations de la NAO ne peuvent qu’être estimées à partir de mesures indirectes sur la période du dernier millénaire. Une première étude suggérait que, pendant la période médiévale, la NAO était bloquée en phase positive : c’est-à-dire que la différence de pression atmosphérique entre les Açores et l’Islande était toujours plus forte que la moyenne.

Quand la NAO est ainsi en phase positive, les tempêtes hivernales sont dirigées vers le centre et le nord de l’Europe, où les hivers sont alors doux et humides, tandis que les hivers du sud de l’Europe et du Groenland sont plus froids et secs. Cette anomalie de la circulation atmosphérique était jusque-là proposée comme une explication des conditions climatiques douces de l’Europe centrale et de l’Europe du nord durant la période médiévale. (...)

La nouvelle approche utilisée montre l’effet du volcanisme

Dans une étude publiée dans la revue Nature le 2 juillet, les chercheurs du LSCE (CEA/CNRS/UVSQ) et de l’université de Bordeaux, associés à une collaboration internationale, ont construit une nouvelle estimation des variations de la NAO au cours du dernier millénaire, avec une résolution plus fine (année par année). Pour cela, ils ont pris en compte 48 enregistrements climatiques, issus d’archives naturelles autour de l’océan Atlantique. Ils ont également dû utiliser une nouvelle approche statistique, qui permet d’évaluer la fiabilité de leur estimation : en appliquant cette méthode à six simulations du climat du dernier millénaire, ils ont montré que la combinaison de différents enregistrements climatiques provenant de différentes régions (et en particulier l’utilisation des carottes de glace du Groenland) permet d’estimer de manière plus fiable la NAO.

La nouvelle estimation ne montre pas de NAO positive de manière persistante pendant la période médiévale, comme imaginé jusque-là, mais des phases positives prédominantes aux 13e et 14e siècles. Elle remet donc en cause l’hypothèse selon laquelle ce seul phénomène serait à l’origine des anomalies climatiques de la période médiévale. (...)