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Médias et classes populaires, de Vincent Goulet
Article mis en ligne le 1er décembre 2010
dernière modification le 29 novembre 2010

Présentation du livre de Vincent Goulet, Médias et classes populaires. Les usages ordinaires des informations (Préface de Patrick Champagne), INA éditions, septembre 2010, 339 p., 20 euros.

Quel est le « pouvoir des médias » ? Ainsi posée la question se transforme trop souvent en faux problème, du moins quand on prête aux médias un « pouvoir » (analogue à celui d’une plante médicinale) dont ils seraient spécifiquement dotés ; un « pouvoir » mécaniquement attribué aux messages qu’ils diffusent et que les récepteurs subiraient passivement ; un « pouvoir » qui s’exercerait indépendamment de tout autre rapport de domination sur des publics non seulement passifs, mais socialement indifférenciés. De longue date les études et les sociologies les plus diverses – notamment les sociologie de la réception - ont permis de récuser de tels schémas qui ne cessent pourtant de hanter les critiques quotidiennes des médias [1]

L’ouvrage de Vincent Goulet apporte, précisément, une contribution d’une rare richesse à la sociologie de la réception qui inverse le questionnement banal en s’interrogeant, non pas sur ce que les médias font aux publics, mais sur ce que les publics – en l’occurrence les classes populaires – en font et, par là, font aux médias : quels usages ces classes populaires font-elles particulièrement des informations, mais aussi comment ces usages, par une sorte d’action en retour, contribuent-ils pour une part à produire ces informations ? (...)

Depuis Le Cri du peuple de Jules Vallès, qui au XIXe siècle avait réussi à conquérir une véritable audience dans les milieux populaires, aucun journal (sauf peut-être L’Humanité après la Deuxième Guerre mondiale, mais d’abord parce qu’il s’appuyait sur l’influence du Parti communiste) n’a réussi à être à la fois engagé et populaire. Alors que le champ médiatique est en pleine restructuration, s’engager dans l’aventure de la construction d’un tel média supposerait de rompre avec tout préjugé intellectualiste, de prendre au sérieux les faits divers, le sport, les potins pour ce qu’ils recèlent d’une forme de conscience politique pour les articuler de façon plus souple avec les discours programmatiques et le jeu politique.[…] ».

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