
(...) Depuis le début du mois, les employeurs vont pouvoir réorienter à leur seul profit les investissements en moyens matériels, humains et en savoir-faire qu’ils avaient été contraints d’effectuer et financer pour la « mission exclusive d’éviter l’altération de la santé du fait du travail », mission qu’ils ont toujours considérée comme globalement contradictoire avec leurs intérêts. Ils maîtrisent complètement les SIST qui « surveillent » 93% des salariés du secteur privé. Ils peuvent même solliciter et obtenir aide et financement des instances ministérielles et de sécurité sociale par la « contractualisation ». C’est le principe du « qui paie, décide » qui va s’appliquer au domaine sensible de la préservation de la santé des travailleurs, quels que soient leurs conditions de travail et les risques professionnels auxquels ils sont exposés.
(...) Pour la première fois dans ce domaine, ces bouleversements vont s’opérer sans qu’aucune disposition ne soit prise par les autorités pour en évaluer réellement toutes les conséquences. Or, il est très probable qu’elles soient fortes et rapides. Ce sera le cas notamment pour les salariés les plus faibles : ceux qui risquent de perdre leur emploi pour des problèmes de santé. Ces salariés ont au contraire besoin d’une politique complètement opposée aux dispositions de la « réforme » et qui puisse imposer réellement que le handicap soit compatible avec le maintien de l’emploi, que la reconversion professionnelle ne soit pas limitée à la bonne volonté de l’employeur, qu’un médecin spécialiste puisse faire prendre en considération ses propositions pour aménager leur poste, maintenir leur aptitude, en modifiant leurs conditions de travail. (...)