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Maroc-Mauritanie : 9 migrants et deux enfants bloqués en plein désert
Article mis en ligne le 18 décembre 2012

Depuis 5 jours, 9 migrants subsahariens, majoritairement des Congolais, et deux petits enfants, sont bloqués dans le no man’s land qui sépare les frontières marocaine et mauritanienne. Le Maroc les expulse ; la Mauritanie les refuse. Ils attendent en plein désert.

(...) Samedi 15 décembre, des associations mauritaniennes et un représentant du Haut Commissariat au Réfugiés se sont rendus sur place pour offrir des vivres et quelques couvertures à ces personnes. « Le Maroc refuse de les réintégrer et la Mauritanie refuse de les recevoir. Elle propose de les renvoyer dans leur pays, mais eux mêmes refusent », explique Youssouf Athié. Journaliste pour La Voix de Nouadhibou, il les a rencontrés avec le HCR, samedi. « Ils vivent dans des conditions très difficiles. Actuellement, il fait très froid et ils n’ont même pas de tente, juste des petits abris qu’ils ont pu installer avec des couvertures », raconte-t-il. Ils attendent à présent un compromis sur leur situation. « Ils sont prêts à rester en Mauritanie, en situation de réfugiés, mais pour l’instant les autorités n’ont pas accepté », explique Youssouf Athié.

Les 11 personnes bloquées dans le no man’s land maroco-mauritanien affirment êtres arrivées légalement au Maroc, par Oujda avant qu’on ne leur vole leurs papiers. Ils disent qu’ils ont vécu 2 ans à Rabat, mais qu’il devenait trop difficile de trouver du travail, là bas, alors ils se sont dirigés vers Laayoune. Ils n’en ont pas dit plus sur leurs intentions, au journaliste de la Voix de Nouadhibou, mais la position de cette ville marocaine, juste en face de des îles Canaries espagnoles, ne laisse guère de doute sur leur volonté de passer en Europe. (...)

Leur situation, aussi dramatique soit-elle, n’est pas exceptionnelle. « Des cas comme celui-ci étaient nombreux, entre 2006 et 2009, mais depuis un an ou deux il ne s’était rien passé de tel », indique Youssouf Athié. En 2005, la pression migratoire sur les frontières de Sebta et Mélilia a été exceptionnellement forte. A l’époque, 600 migrants pouvaient participer à une seule tentative de franchissement de la barrière. Plusieurs d’entre eux étaient morts. (...)

Le sud et les Canaries deviennent à nouveau une possibilité de passage vers l’Europe, « sauf que nous avons beaucoup moins d’informations dans cette zone, souligne Philippe Julinet, et que la situation doit être encore plus difficile au sud qu’à Oujda. » (...)