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Manuscrits de Tombouctou : indemnes pour la plupart, mais toujours en péril
Article mis en ligne le 2 février 2013

Le 28 janvier, les groupes islamistes armés qui occupaient la ville de Tombouctou depuis des mois ont fui dans la précipitation, juste avant l’arrivée des troupes françaises et maliennes.

En guise d’adieu, ils ont incendié l’Institut Ahmed-Baba, qui contenait de très précieux manuscrits des XVe et XVIe siècle, époque pendant laquelle Tombouctou était un important pôle culturel. (...)

Seul le nouveau bâtiment a brûlé et il ne contenait pas plus de 15 000 manuscrits. »

Cela représente la moitié de la collection Ahmed-Baba, mais à peine 8% des manuscrits dans leur totalité. « C’est une catastrophe, je suis d’accord », continue Bohas, « et je n’y suis pas insensible, mais 10 000 ou 15 000 manuscrits perdus, c’est une somme assez dérisoire par rapport à la masse de tous les autres ».
(...)

L’institut n’est pas le seul lieu où sont conservés un grand nombre des manuscrits à Tombouctou. A la fin des années 60, des recherches ont commencé dans toute la région, afin de collecter ces écrits, donnant naissance à plusieurs bibliothèques privées, dont la grande bibliothèque Mamma Haidara qui regroupe plus de 45 000 pièces. (...)

Selon Jean-Michel Djian, rédacteur en chef de France Culture Papiers et auteur d’un ouvrage sur les manuscrits de Tombouctou, 80% des manuscrits se trouveraient actuellement à Bamako.

« L’incendie de l’Institut est surtout une mise en scène symbolique, mais les manuscrits brûlés sont marginaux. » (...)

En avril dernier, l’Unesco exprimait déjà son inquiétude concernant les célèbres manuscrits. L’organisation réclamait en vain « une action concertée pour éviter la perte des trésors documentaires de Tombouctou ».

Aujourd’hui, les spécialistes se veulent rassurants quant aux conséquences de l’événement, mais rappellent les risques de pillage qui pèsent constamment sur ce trésor du patrimoine malien. Si moins de 10% des manuscrits ont été détruits, encore faut-il veiller à protéger les 90% restants. (...)