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Maison de l’histoire de France : refuser la politique du coucou
Association des Usagers du Service Public des Archives Nationales
Article mis en ligne le 13 octobre 2010

Le projet d’installation du Musée de l’histoire de France sur le site des Archives nationales (AN) a été annoncé, le 12 septembre 2010, lors de la visite à Lascaux de Nicolas Sarkozy. Environ un tiers des locaux parisiens des AN doivent être occupés par cette nouvelle structure.

Cette décision pose aux usagers des AN, chercheurs et généalogistes principalement, et aux citoyens une série de problèmes :

La Maison de l’histoire de France remet en cause le devenir des Archives nationales et le chantier actuel de rénovation lancé durant la présidence de Jacques Chirac ; projet en voie d’achèvement normalement d’ici deux ans (...)

La Maison de l’histoire de France est censée contribuer à développer la Mémoire Nationale. Sans entrer dans le débat citoyen sur la Mémoire et l’Identité nationale, observons que par ce choix de prendre la place d’une partie des Archives, le mort saisit le vif, ou si l’on préfère, l’histoire en construction est sacrifiée à ce qui serait la « Mémoire ». Cette décision peut-elle être isolée de son contexte, alors que le nombre de postes d’enseignants d’histoire est réduit aux concours et que dans tous les établissements de France, l’histoire est supprimée en terminale S… ? Et on ne peut éluder la question : pour quel type d’histoire ? D’une histoire « nationale », pour ne pas dire « nationaliste », qui risque de négliger des pans entiers des questions actuelles, et d’isoler un peu plus l’histoire française des questionnements internationaux. L’État ne choisit-il pas de dépenser des sommes folles pour développer la « mémoire » et encourager une histoire nationale aux dépens des recherches librement menées aux Archives nationales ? La France n’a jamais fait seule son histoire, et cette vision par en haut de l’Histoire exclut par avance l’histoire des obscurs et des Français réels : c’est l’histoire d’un État nostalgique de sa grandeur passée qui est au cœur de la « Maison de l’Histoire de France ». (...)

La Maison de l’Histoire de France postule à une fonction qui peut conduire à régenter la recherche et la vulgarisation historique. (...)

Comment vont être financés – en dehors des ambitions pharaoniques développées ci-dessus – la construction et le fonctionnement quotidien de ce nouvel établissement ? C’est une question clé pour les Archives nationales. A qui va-t-on prendre l’argent ? (...)

L’AUSPAN émet toutes réserves sur un projet de localisation de la Maison de l’Histoire de France sur le site parisien des Archives de France. Elle invite aussi toutes les parties intéressées, Association des archivistes, syndicats, associations de généalogistes, Cité des Archives notamment à se concerter pour échanger leurs informations et s’associe à la demande de suspension de ce projet, tant qu’il n’est pas repensé dans un esprit d’ouverture en prise avec la recherche historique

Voir aussi la pétition contre ce projet lancée par l’intersyndicale des Archives nationales.