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Mediapart
Macron, Amazon et Google : des documents que l’Élysée a voulu garder « secrets » démontrent une grande proximité
Article mis en ligne le 14 juillet 2022

Au nom du secret des affaires, l’Élysée avait refusé de transmettre à Mediapart les échanges entre les lobbyistes d’Amazon, Google et autres géants du numérique avec la présidence de la République. Le tribunal administratif nous a cependant donné raison et nous venons d’avoir accès à ces échanges, qui montrent la construction permanente d’un discours commun. Tout comme chez Uber, un lobbyiste d’Amazon a même œuvré pour la campagne d’Emmanuel Macron en 2017. (...)

Il a donc pourtant fallu passer par la Commission d’accès aux documents administratifs puis par le tribunal administratif de Paris pour obtenir gain de cause. Le tribunal a estimé que dans les 90 pages communicables, une seule (une note de la DGFIP relative à la situation fiscale d’Amazon) et trois paragraphes sur une autre (un mail sur la stratégie fiscale de Microsoft) pouvaient porter atteinte au secret fiscal et n’avaient donc pas à être communiqués. (...)

Tous les autres documents ont été finalement transmis à Mediapart et montrent comment Emmanuel Macron et ses conseillers travaillent main dans la main avec Amazon, Google ou Microsoft. On a parfois l’impression de lire l’élaboration d’une forme de coproduction dans la communication qui sera faite de part et d’autre sur le développement de ces géants du numérique en France. Et ce, alors même que ces entreprises étaient sous le coup de redressements fiscaux et que la « taxe Gafa » promise par l’exécutif tout au long du quinquennat ne verra pas le jour, remplacée par un impôt global sur les multinationales.

Questionné, l’Élysée n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Ces documents donnent aussi à voir les coulisses des annonces, et les relations entre lobbyistes et conseillers. Les « Uber Files » ont permis de savoir que le lobbyiste Mark MacGann a travaillé dans l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron en 2017.

Les documents administratifs que nous avons obtenus montrent que, lors de la préparation de cette même campagne, on trouvait également un lobbyiste d’Amazon, Jean Gonié. Il a « poussé » le thème de la transformation de la France en champion du commerce en ligne et de la logistique « durant la campagne présidentielle, au sein des groupes de travail d’En Marche auxquels il participait », est-il écrit dans une note que Fabrice Aubert, conseiller « institutions, action publique et transition numérique », adresse au président. (...)

Les discussions entre Amazon et le fisc se solderont en février 2018, par un accord de règlement dont le montant n’a pas été divulgué. (...)