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Lumière sur le « vampire » du libre échange
Article mis en ligne le 29 avril 2014

GENÈVE • Quatre-vingts manifestants ont protesté devant la mission australienne contre la reprise des négociations secrètes sur l’Accord sur le commerce des services

Hier à Genève, les négociations sur la libéralisation du commerce des services ont repris au sein de la mission de l’Australie auprès de l’ONU. Quatre-vingts manifestants ont dénoncé devant le bâtiment grillagé la volonté de mettre en œuvre une libéralisation « extrêmement ambitieuse » des échanges de services, ainsi que le secret qui entoure ces discussions. Selon l’Internationale des services publics (PSI), organisateur principal qui représente 20 millions de travailleurs, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs autres pays, notamment à Londres et en Colombie. A Genève, le Syndicat des services publics, Attac ou encore Solidarités ont appelé à manifester. Plusieurs élus de la gauche genevoise étaient présents.

Entamés en février 2012 et devant être bouclés mi-2015 au plus tard, les pourparlers sur l’Accord sur le commerce des services (ACS ou TISA selon son acronyme anglais) impliquent 23 gouvernements, représentant 50 pays, dont la Suisse, ceux de l’Union européenne, les Etats-Unis, le Chili ou encore le Pakistan. Soit 70% du commerce des services mondial.

L’idée d’un tel accord a été lancée par les Etats-Unis à la suite de l’impasse du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos de l’Accord global sur les services (AGCS). Mais cette fois, les discussions ont lieu en marge de l’OMC, tout comme d’autres accords bilatéraux ou plurilatéraux actuellement en tractation, comme le traité transatlantique (UE-USA) ou l’accord transpacifique (USA-Canada-Chili-pays asiatiques).

L’opération est globale comme doit l’être la mobilisation, a insisté Jacques Combon, d’Attac-France. « C’est une nouvelle génération d’accords sur le libre commerce qui se discutent en dehors du cadre de l’OMC, précise Rosa Pavanelli, secrétaire générale de PSI. Nous sommes critiques envers celle-ci, mais les négociations y sont au moins encadrées par un système de règles permettant à chaque pays de faire des objections et de poser ses conditions. Ces nouvelles négociations permettent aux grandes puissances et aux multinationales d’imposer les leurs. » (...)