
De plus en plus d’émissions distillent, à l’instar du Métronome de Lorànt Deutsch, une vision réactionnaire de l’histoire de France. Et posent la question de la forme donnée à ce projet télévisuel vertueux et populaire.
Si depuis au moins Alain Decaux, l’histoire a toujours eu une place de choix à la télévision française, son périmètre et son instrumentalisation n’ont cessé de faire débat. Comme si le tropisme des historiens médiatiques obsédés par le spectacle butait sur le piège de la simplification. Or, le “mythe national”, déconstruit dès 1989 par l’historienne Suzanne Citron, trouve aujourd’hui à la télé un espace privilégié pour se déployer en toute impunité. Les grandes chaînes ouvrent en grand leurs portes à tous ces “historiens de garde”, tels que les qualifient trois auteurs critiques dans un essai qui démolit les faux-semblants de cette tendance lourde comme la couronne des rois de France regrettés. (...)