
Préparer l’après pétrole et instaurer un nouveau modèle énergétique français. C’est en ces termes qu’a été introduit le projet de loi sur la transition énergétique, présenté le 18 juin en Conseil des ministres par Ségolène Royal. Isolation massive des bâtiments, lutte contre les gaspillages, nouvelles infrastructures de transport, réorientation du secteur de l’énergie... Autant de facettes d’une loi qui pourrait révolutionner la société.
Sauf qu’en pleine austérité, en l’absence de normes contraignantes et à cause d’une bonne dose d’ambiguïté, notamment sur le nucléaire, le projet se révèle minimaliste. En coulisses, une administration en manque d’effectifs et des lobbies énergétiques à la manœuvre. (...)
« On est encore loin du compte ! », commentent les associations. Aux yeux de Thierry Salomon, « le clivage de fond c’est la question des limites » : celles des ressources pétrolières et du climat. Or, du champs de la rareté à celui de la pénurie, il n’y a qu’un pas. « La rareté est une chance de mieux vivre demain, elle peut être pilotée ». C’est d’ailleurs ce que propose le scénario négaWatt fondé sur une trajectoire tout a fait réalisable à la condition que citoyens et politiques s’en saisissent. « A l’inverse, la pénurie subie pose des problèmes de démocratie, de non partage des richesses. La transition énergétique déborde celle des émissions de CO2, c’est un modèle sociétal ! ». Ségolène Royal a assuré que le projet de loi sera examiné à l’automne prochain à l’assemblée « si les commissions parlementaires saisies fin juillet font leur travail ». Plusieurs associations ont d’ores et déjà appelé les parlementaires à exiger des changements en profondeur du texte de loi.