
Au nom de la sympathie que je porte à votre cause, j’espère que vous écouterez l’appel que je vous lance ; vous savez, comme chacun, que la solution à deux États est à court d’oxygène. Si elle n’est pas mise très vite en œuvre, c’en sera fini d’elle.
(...) Vous êtes confronté à un terrible dilemme, Monsieur Abbas. Votre légitimité à la tête du peuple palestinien paraît conditionnée par l’absence de renonciation au droit au retour. Tandis que votre réussite à fonder un État pour votre peuple dépend de votre capacité à convaincre les Israéliens que vous acceptez Israël pour patrie des Juifs. (...)
Reconnaître Israël en tant qu’État juif vous aidera également à gagner le soutien des pays de l’Union européenne, qui seraient plus enclins à soutenir votre demande de reconnaissance par les Nations unies si celle-ci s’accompagnait de la reconnaissance d’Israël en tant qu’État du peuple juif. Vous devriez vous rappeler que l’Espagne, fer de lance du soutien à votre requête aux Nations unies, vient également de reconnaître Israël en tant qu’État juif – et vous pourriez vous en inspirer pour en faire une fertile ligne de conduite.
Monsieur Abbas, je sais que cette proposition est très difficile à accepter pour vous. Je vous écris en cette veille de Kippour parce que j’ai le cœur las et empli de tristesse ; parce que je vois la solution à deux États nous échapper, et avec elle l’État d’Israël tel que j’espérais le connaître et l’État de Palestine que, je le crois, votre peuple mérite. J’espère que vous trouverez la force de franchir ce pas historique. Pour le salut de votre peuple, et du nôtre.
(...) Wikio