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Les « steaks végétaux » ne sont pas bons pour la santé
Article mis en ligne le 14 septembre 2021

Pour rester en bonne santé, il faut cuisiner des végétaux et consommer peu d’aliments ultratransformés, affirme l’auteur de cette tribune. Soit se passer de steaks... y compris de steaks végétaux. « Il est grand temps de nous affranchir des industriels », résume l’expert.

Le développement industriel des steaks végétaux est-il une vraie alternative à notre consommation excessive de viande ? La réponse est non, sans appel. (...)

D’abord, la nécessité de réduire fortement notre consommation de viande ne fait plus de doute. Citons pour exemple la plus grande étude épidémiologique à ce jour portant sur le lien entre alimentation et santé, nommée NIH-AARP Diet and Health Study et menée par le National Cancer Institute aux États-Unis. (...)

Les consommations régulières de viande rouge et de viande transformée (charcuterie, etc.) sont bien associées à de plus grandes mortalités générales (c’est-à-dire à une plus faible espérance de vie), mais aussi à de plus grandes mortalités par maladies cardiovasculaires et par cancers, les deux principales causes de décès dans les pays occidentaux. (...)

Les chercheurs estiment qu’une réduction importante de notre consommation de viande rouge pourrait à elle seule prévenir 11 à 16 % des décès prématurés. Concernant la viande blanche, l’article ne rapporte qu’une augmentation des risques cardiovasculaires. En revanche, d’autres publications — celle d’une équipe de Loma Linda University en 2005 par exemple — rapportent elles une augmentation du risque de cancers. (...)

Les mécanismes biologiques explicatifs font encore débat. Certains incriminent principalement les graisses d’origine animale (acides gras saturés et trans, et cholestérol) car elles semblent clairement impliquées dans la constitution des plaques d’athérome, principales responsables des décès par infarctus ou accident vasculaire cérébral. D’autres pointent le rôle fondamental joué par l’arrivée importante de fragments de bactéries dans le sang, nommée endotoxémie, car, en provoquant une réponse inflammatoire, celles-ci seraient responsables des lésions des parois des artères préalables à la constitution des plaques d’athérome. D’autres encore insistent sur les dégâts causés dans les organes ou à l’ADN par les glycotoxines (ou produits de la glycation avancée) et le fer héménique. Quoi qu’il en soit, la réalité est indéniable : en plus de nuire à l’environnement, notre consommation de viande nuit gravement à notre santé.

Les steaks végétaux, des produits industriels aux effets désastreux (...)

Ces nouveaux produits industriels peuvent en effet intégrer la catégorie des aliments ultratransformés. Soit des aliments obtenus à partir de transformations industrielles sans équivalent domestique, généralement constitués d’au moins cinq ingrédients dont bien souvent de l’huile, du sucre (ou un équivalent industriel : maltodextrine, dextrose, sirop de glucose...), des déchets revalorisés de l’industrie laitière (poudre de petit lait, poudre de babeurre, matière laitière anhydre…), des fragments d’aliments bruts (fibres, germes de blé, amidon, gluten...) et des additifs, tels qu’émulsifiants, stabilisants, conservateurs [2]. Les effets désastreux de la consommation de ce type d’aliments sur la santé sont de mieux en mieux documentés. (...)

Ce qui devrait nous enthousiasmer et nous encourager à adopter ce type d’alimentation, c’est qu’elle semble pouvoir prévenir et traiter la majeure partie de nos maladies chroniques (obésité, diabète, cancers, maladies digestives, maladies neurodégénératives…) (...)

Ainsi la réponse aux problèmes écologiques et de santé posés par notre consommation de viande ne réside pas dans une énième innovation technologique mais dans une approche « low tech » vieille comme le monde : faire la cuisine, mais en utilisant presque exclusivement des végétaux.