
(...) La Cimade s’indigne du sort réservé aux personnes étrangères gravement malades.
Depuis 1998, le droit au séjour pour raisons médicales est inscrit dans la loi. Il permet à un étranger résidant en France, atteint d’une affection grave (VIH, Hépatite C, Hépatite B…) et nécessitant un traitement, d’obtenir une carte de séjour lorsque le traitement approprié n’existe pas dans son pays d’origine.
Depuis septembre 2013, le Préfet du Rhône refuse d’accorder un titre de séjour ou son renouvellement à des personnes gravement malades. Pourtant, le médecin de l’ARS, seul compétent pour apprécier la possibilité d’avoir effectivement accès au traitement approprié dans le pays d’origine, considère, lui, que ces personnes doivent rester en France pour accéder à des soins qu’elles ne pourront pas recevoir dans leur pays d’origine.
La préfecture écarte l’avis du médecin et mène des contre-enquêtes médicales fondées sur des éléments médicaux vagues et inappropriés. Elle dresse de façon totalement arbitraire une liste de pays pour lesquels elle considère que toute maladie peut être soignée : c’est le cas de l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie, la Géorgie, la Guinée Conakry, le Kosovo, la Macédoine…
De telles procédures ne sont plus motivées par la protection sanitaire des personnes mais par la seule politique du chiffre, puisqu’elles permettent un traitement indifférencié des dossiers quelle que soit la pathologie. Elles vont à l’encontre de l’ensemble des principes censés régir une politique responsable de santé publique.
Refuser le séjour et menacer d’expulsion des personnes gravement malades les expose à des conséquences irréparables voire à la mort. (...)