
Le système agro-industriel, contributeur massif au réchauffement climatique, se montre aussi incapable de résoudre les problèmes environnementaux et alimentaires de la planète. Pour Vandana Shiva, la solution est à chercher du côté des « systèmes d’alimentation locale contrôlés par la communauté et gérés par les citoyens ».
Lors de la COP 21, on parlera de « Climate Smart Agriculture », d’agriculture « climato-intelligente ». C’est l’agriculture que défendent les grandes industries et les entreprises transnationales, qui veulent créer plus de produits artificiels pour, soi-disant, résoudre les problèmes. Les gouvernements, sous l’influence des entreprises, proposent ces fausses solutions qui prônent les OGM et davantage d’intrants chimiques. Ils veulent continuer à dérégler le climat sous prétexte de répondre aux besoins des peuples.
Si on parle de COP 21, c’est que les vingt précédentes COP ont été empêchées par les entreprises transnationales de résoudre un problème pourtant bien connu. On parle aussi beaucoup de financements climat. Si les pays en finissaient avec les 400 milliards de dollars de subventions accordées à l’agriculture industrielle, on aurait largement les moyens de lutter contre les changements climatiques.
Si on se débarrassait des pesticides, des intrants chimiques et des différentes choses qui posent problème, on aurait une meilleure santé, de meilleures démocraties et des économies plus saines. Donc, qui cherche de vraies solutions doit se tourner vers une agriculture agroécologique et vers des systèmes d’alimentation locale contrôlés par la communauté et gérés par les citoyens. (...)
Une chose est sûre : nous avons peu d’options. Les gouvernements peuvent échouer. Mais nous, les peuples, nous ne pouvons pas nous le permettre. C’est pourquoi je suis venue me joindre à l’association Solidarité pour lancer ce Pacte pour la Terre.
Il ne s’agit pas d’une pétition, car une pétition serait adressée à des détenteurs de pouvoir. Nous invitons chaque citoyen concerné à faire ce pacte avec les autres, avec la Terre, de cette manière à façonner de nouvelles économies, de nouvelles démocraties et de nouveaux systèmes agricoles. Nous n’allons pas attendre d’une conférence internationale qu’elle apporte la solution. C’est à nous, citoyens, de nous réapproprier les moyens d’action. (...)
je suis très optimiste. Je crois beaucoup au pouvoir de la vérité. Même si, à court terme, les gouvernements et les lobbies vont avoir leur part de la pomme d’or, c’est la vérité qui va finir par triompher. On peut manipuler un temps les gouvernements, mais pas les peuples.
Les fausses solutions ne font pas leurs preuves. (...)