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Libération
Les morts de la Commune nous hantent
Article mis en ligne le 13 août 2021

De génération en génération, ceux qui ont succombé lors de l’insurrection parisienne ont survécu dans les mots de Louise Michel ou de Victor Hugo. L’histoire est aussi cette vie des morts  : dialoguer avec les spectres du passé, c’est lutter contre l’amnésie.

Du purgatoire chrétien aux tables qu’on fait tourner, des rites vaudous aux maisons hantées, la communication avec les morts a taraudé toutes les sociétés humaines. Historiennes, écrivains, philosophe, géographe et même un médecin légiste archéologue ont accepté de jouer les chasseurs de fantômes cet été dans Libération. Une exploration qui montre que les fantômes sont plus présents que jamais, une impulsion de vie et le symptôme d’un passé qui ne passe pas.

Versailles. La Chambre des députés, majoritairement monarchiste bien que l’on soit en République, se frotte les mains et se réjouit : la Commune a été écrasée. Un écrasement implacable, féroce et inouï : entre 10 000 et 20 000 morts sur le pavé de Paris. Et tout à coup, dans les travées de l’Assemblée, des fantômes surgissent. Ces femmes, ces hommes et ces enfants morts font irruption, lents et graves dans leurs tenues de supplice. Leurs poitrines sont trouées de balles, leurs vêtements sont en lambeaux (...)