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Attac 33
Les mœurs barbares d’Unilever
Le Ptitgrain n°260/Jean-Luc Gasnier
Article mis en ligne le 1er décembre 2013

D’après la firme Unilever - c’est son site web qui nous l’apprend - 2 milliards de personnes utilisent tous les jours les produits de la firme ; nous sommes tous des consommateurs « Unilever », le plus souvent sans le savoir. Qui savait, avant la fermeture de l’usine de Gemenos et le déclenchement du conflit médiatisé des Fralib il y a trois ans, que derrière « l’Eléphant » des sachets d’infusions se cachait la multinationale anglo-néerlandaise ?

Désormais nous savons et nous ne pouvons plus être des consommateurs innocents, nous devons débusquer la firme derrière sa multitude de marques aux logos inoffensifs et trompeurs.

Nous savons qu’ Unilever, après l’invalidation par la justice, à trois reprises, du plan social, et l’annulation des licenciements de Gemenos, ne verse plus aucun salaire depuis le mois d’avril dernier.

Nous savons qu’elle compromet le projet de création d’une coopérative ouvrière de production sur le site en s’opposant à la cession de la marque « Elephant » mais aussi en refusant d’ assurer à ses anciens salariés, par des commandes, un plan de charge de quelques mois qui leur mettrait le pied à l’étrier.

Nous savons que la multinationale préfère casser ses outils plutôt que de les voir utilisés par d’autres. Nous savons qu’elle dénie le droit à ses collaborateurs de travailler librement, dignement, de s’émanciper individuellement et collectivement.
Nous savons que le capitalisme rapace d’Unilever applique la politique de la terre brûlée et regarde le monde ouvrier comme une ressource consommable et jetable après usage. La coopération et l’entraide n’ont pas leur place dans son univers où seules prévalent la compétition et la recherche du profit.

Nous savons aussi que son nouveau système de production est particulièrement destructeur pour notre environnement  : une production délocalisée à Katowice en Pologne, des plantes aromatiques qui proviennent désormais d’Amérique Centrale ou d’Amérique latine, des arômes naturels remplacés par des arômes synthétiques fabriqués en Allemagne ou en Suisse pour les infusions parfumées, des boîtes d’infusions finalement entreposées par une centrale d’achats à Dijon avant distribution sur le marché français, . . . Comme le titrait le journal « l’Humanité » le 12 février dernier, « une infusion Eléphant ça pollue énormément » ; « l’itinéraire planétaire d’un sachet d’infusions » de la multinationale Unilever donne le tournis.
Nous savons que tout cela s’inscrit sans doute dans le cadre du « Plan Unilever pour un Mode de Vie Durable » qui « s’attache à découpler la croissance du groupe de son impact environnemental, tout en augmentant son impact social positif » et qui « vise trois objectifs essentiels d’ici 2020 : améliorer la santé et le bien-être, réduire l’impact environnemental, approvisionner 100 % de nos matières premières agricoles de source durable, et améliorer les conditions de vie des personnes intégrées à la chaîne de valeur. »
Nous savons désormais que derrière la douceur de « Cajoline », de « Timotei » ou de « Carte d’Or » se cachent des mœurs barbares et un cynisme révoltant. Nous savons que le monde d’Unilever est insoutenable socialement et écologiquement.

Le 7 décembre, il faut boycotter les produits Unilever.

voir sur le site d Unilever : Toutes nos marques