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Futura-Sciences
Les insectes risquent de disparaître de la planète et de tout entraîner dans leur chute
Article mis en ligne le 12 février 2019

Qu’ils volent ou qu’ils rampent, les insectes ne sont pas de ceux dont nous aimons à nous émouvoir. Pourtant, de leur survie dépend aussi celle de nombreux écosystèmes. Et aujourd’hui, les chercheurs sont inquiets. Selon eux, les insectes pourraient avoir disparu de la surface de la Terre d’ici 100 ans.

Quelque 86 % de papillons monarques en moins en Californie et 76 % d’insectes volants en moins au cours des trois décennies écoulées en Allemagne. Des abeilles en difficulté. Depuis quelques années, les observations scientifiques pouvaient laisser craindre le pire. Aujourd’hui, un rapport confirme le déclin généralisé des populations d’insectes à travers le monde. Selon ces chercheurs qui ont compilé 73 études menées sur 40 ans, plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin dans le monde et un tiers des espèces sont en voie de disparition.

« Cela se passe à une vitesse incroyable. Dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface de notre planète, s’inquiète Francisco Sanchez-Bayo, biologiste à l’université de Sidney (Australie). Si ce déclin ne peut pas être enrayé, cela aura des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes de la planète et pour la survie de l’humanité. » (...)

Une destruction des habitats fatale
La plupart des travaux sur lesquels reposent ces conclusions alarmantes ont été menés en Europe ou en Amérique du Nord. Il reste donc de larges régions du globe pour lesquelles les données sont manquantes. Mais les chercheurs ne se montrent pas optimistes à cet égard. « La situation pour les invertébrés tropicaux semble encore pire. L’ampleur du déclin mondial pourrait même avoir été sous-estimée », commente Georgina Mace, chercheur au University College London (Royaume-Uni). (...)

La faute au changement climatique dont les effets sur des insectes tropicaux peu tolérants aux variations de température commencent à se faire ressentir. Pourtant selon le rapport, le réchauffement climatique est loin de constituer la plus grande menace pour les insectes du monde. La principale cause de leur déclin reste la destruction des habitats due à l’agriculture intensive et à l’urbanisation. La pollution aux pesticides et aux engrais ainsi que les espèces invasives ou les agents pathogènes n’arrivent qu’ensuite. (...)

Face à un taux de mortalité huit fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux ou des reptiles, les chercheurs appellent notamment à repenser les pratiques agricoles actuelles. (...)