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Les femmes prêtres « suffragettes » défient le Vatican
Article mis en ligne le 28 mai 2016

Des portraits géants de femmes prêtres sont exposés dans les rues de Rome pendant une dizaine de jours. L’objectif : interpeller le Vatican sur les inégalités que subissent les femmes dans l’Église, dont l’interdiction d’accès à la prêtrise et au diaconat.

« Provoquer la conversation et sensibiliser aux mouvements d’ordination des femmes prêtes », voilà le but de l’exposition organisée par l’organisation américaine Women’s Ordination Conference (WOC) à Rome. Dans les rues de la capitale italienne, près du Vatican, à partir de ce vendredi 27 mai et pendant une dizaine de jours, la photographe italienne Giulia Bianchi va exposer des portraits d’un mètre de haut de femmes prêtres. Cela fait 4 ans que l’artiste recherche, collecte, interviewe et photographie des femmes illégalement ordonnées.

« Il y a environ 150 femmes prêtres dans le monde », affirme Kate McElwee, codirectrice de la WOC, interrogée par Les Nouvelles NEWS. « Elles ont été ordonnées en 2002 par des évêques catholiques qui revendiquent la succession apostolique. Le Vatican affirme que ces femmes sont des personae non gratae et les a excommuniées. Mais ce sont des suffragettes du monde, des femmes catholiques travaillant pour la justice de genre dans la religion, et suivant l’exemple radicalement inclusif de Jésus. »

La date de l’exposition et le nom du projet – « Jubilé pour les femmes prêtres » – n’ont pas été choisis au hasard. En effet, dans le même temps, le Vatican organise à Rome son Jubilé, une fête catholique célébrant l’année de la « réconciliation entre les adversaires, de la solidarité et de l’espérance », en invitant des milliers de diacres – mission réservée aux hommes – dans la capitale.

« Le pape François a dit : ‘Cette année jubilaire de la Miséricorde n’exclut personne’, commente Kate McElwee. « C’est pour nous l’occasion de célébrer les femmes appelées au ministère sacerdotal, et tous ceux qui travaillent pour l’égalité dans les structures de l’Église. »

« L’Église catholique légitime le sexisme en interdisant ces missions aux femmes » (...)